L'Algérie ne veut pas du prêt-à-porter, copier des modèles en matière d'énergies renouvelables. Ce qu'elle veut, ce sont des projets très aboutis, porteurs. Ce n'est pas parce qu'elle est l'un des plus importants pays exportateurs de pétrole qu'elle ne peut pas faire le pari des énergies renouvelables, monter des projets d'avenir, lancer des défis, dans un contexte économique où les cours du pétrole demeurent plus que problématiques. Il faut dire que les énergies renouvelables constituent un segment important dans la politique énergétique du pays. Une série de conférences a été organisée ces dernières années pour mettre en exergue ce pour quoi tout un programme sur les énergies renouvelables a été élaboré. La finalité est d'atteindre une bonne proportion des énergies renouvelables dans la production totale d'énergie du pays. Réalisable ? L'ambition se prête-t-elle à la comparaison ? Les Emirats arabes unis, par exemple, restent l'un des pays pétroliers les plus développés du Golfe, mais cela ne l'empêche pas de réfléchir à des énergies renouvelables et d'affirmer qu'il s'engageait à atteindre 7% de renouvelables dans la production totale d'énergie du pays d'ici à 2020. C'est une question de moyens, peut-être. L'Emirat d'Abou Dhabi est donné en exemple, en matière de développement des énergies renouvelables. Il pourrait créer un marché de l'énergie renouvelable d'une valeur de six à huit millions de dollars. Le projet Masdar - première ville zéro carbone -, dont la construction a débuté en février 2008, tiendra une large place dans cette nouvelle politique énergétique des Emirats. Il prévoit notamment la construction d'une centrale solaire de 500 mégawatts. En 2016, cette ville verte devrait accueillir 50 000 habitants. Les Émirats arabes unis, en plus de l'immobilier, du commerce international et du business, de manière globale, s'intéressent à des projets pharaoniques dans le renouvelable. C'est dire que dans ce pays tout est possible. Abou Dhabi, en tout cas, ne ménage pas ses efforts pour acquérir cette image. Ce petit émirat d'à peine plus de 1,5 million d'habitants, répartis sur 67 000 kilomètres carrés (soit 80% de la totalité des EAU) vient d'accueillir pour la deuxième fois le World Future Energy Summit (WFES), qui s'est achevé la semaine dernière. Cette manifestation, qui se veut le principal événement au monde dédié aux énergies du futur, a accueilli environ 15 000 personnes et quelque 300 exposants, ainsi que des personnalités telles que le Premier Ministre britannique Gordon Brown ou l'économiste sir Nicholas Stern. Pour revenir à ce qui est en train de se faire en Algérie, rappelons le projet de la centrale hybride de Hassi R'mel confié aux sociétés NEAL et ABENER (une société espagnole liée par un accord de partenariat avec NEAL). Il s'agit d'une centrale à cycle combiné (gaz, solaire) d'électricité. Elle est en construction. Elle est détenue à hauteur de 66% par ABENER, et à hauteur de 34% par NEAL et la Banque extérieure d'Algérie. C'est le premier projet d'une série programmée par la société NEAL. Cette dernière travaille à des projets similaires : un à El Meghaïer et un autre à Naama. NEAL table sur un investissement estimé à 2,9 milliards de dollars.