Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, a promis hier la défaite des djihadistes en Syrie que son parti combat et empêche d'évoluer vers le Liban. Le discours traditionnel tenu à l'occasion de la commémoration chiite de l'Achoura a été essentiellement axé sur la situation régionale. «Nous entrons dans la quatrième année de la guerre et les extrémistes ont échoué à contrôler la Syrie (...) c'est en soit une grande victoire», a affirmé Hassan Nasrallah qui s'exprimait sur un écran géant devant des dizaines de milliers de Libanais rassemblés pour l'occasion dans la banlieue sud de Beyrouth, sous haute sécurité. «Nous les vaincrons dans toutes les régions, dans tous les pays (...) ces extrémistes n'ont pas d'avenir», dira-t-il en référence notamment au groupe djihadiste Etat islamique, appelé communément Daech. Un groupe obscur qui sème la terreur sur des pans de territoires en Syrie et en Irak. «Nous voulons obtenir la victoire finale (...) pour que la région ne tombe pas aux mains des coupeurs de tête et ravisseurs de femmes», ajoutera-t-il en rapport avec les actes barbares revendiqués par les extrémistes. Nassrallah, qui n'apparaît que rarement, avait fait la veille une brève apparition publique pour saluer ses partisans. Au cours de son discours, bref discours, le secrétaire général du Hezbollah a apporté pour la première fois son soutien officiel à la candidature de son principal allié, le chrétien Michel Aoun, à la présidentielle libanaise. Le conflit en Syrie qui avait commencé par des manifestations pacifiques contre le régime avait dégénéré en une guerre où des groupes djihadistes comme Daech sont apparus en force sur le devant de la scène. Ces groupes que les Occidentaux avaient soutenus et indirectement armés avant de se rendre à l'évidence du danger qu'ils représentaient pour leurs propres intérêts. Depuis 2013, le Hezbollah avait décidé de mener le combat contre les groupes armées pour des raisons stratégiques évidentes et aussi afin d'empêcher l'extrémisme de se propager au Liban. Son implication dans le conflit divise toutefois le pays du cèdre, où ses rivaux politiques sont des détracteurs traditionnels du régime syrien. Une situation qui ne fait qu'exacerber les tensions internes dans un pays complexe. Les attentats ayant visé les fiefs du Hezbollah à Beyrouth et dans d'autres villes du Liban ont été revendiqués par des groupuscules opposés à l'implication du parti aux côtés du régime de Damas. Dans ce contexte, la banlieue sud de Beyrouth a été totalement bouclée pour la première fois cette année en raison des craintes d'attentats. L'armée libanaise a installé des barrages à toutes les entrées de la banlieue, tandis que les rues de la zone ont été obstruées par des barbelés pour empêcher toute circulation. Dans le sud du Liban, à Nabatiyeh, le mouvement Amal, allié du Hezbollah a également organisé une procession. M. B./Agences