Les monarchies arabes du Golfe ont dénoncé le discours «irresponsable» du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah, qui a menacé d'envoyer encore plus de combattants chiites en Syrie après un attentat contre son fief au Liban. «Au moment où le monde entier condamne la participation de la milice du Hezbollah dans les combats contre le peuple syrien (...), Nasrallah menace les Syriens d'une plus grande implication de son parti. Il s'agit d'une ingérence flagrante dans leurs affaires intérieures et d'une violation claire de la souveraineté syrienne», a estimé le Conseil de coopération du Golfe (CCG) dans un communiqué lundi soir. Qualifiant le discours prononcé vendredi par le chef du Hezbollah «d'irresponsable», il a souligné que M. Nasrallah avait «également menacé les Libanais d'une plus grande implication dans la crise syrienne, faisant fi de la sécurité du Liban, de sa stabilité et de la coexistence communautaire» dans ce pays. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'est dit vendredi prêt à aller combattre personnellement en Syrie et à y envoyer plus de combattants aider le régime à défaire les extrémistes musulmans qu'il accuse d'être derrière les attentats contre ses fiefs au Liban. Vingt-sept personnes ont été tuées jeudi dans une attentat ayant secoué la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah. Le CCG, qui regroupe Bahreïn, le Koweït, Oman, le Qatar, l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis, avait décidé en juin d'imposer des sanctions aux membres du Hezbollah vivant dans ses Etats membres, en raison du soutien militaire apporté par le mouvement chiite aux forces du régime syrien. Au Liban, trois personnes, un Libanais et deux Palestiniens soupçonnés de préparer un attentat à la voiture piégée ont été arrêtés, quelques jours après une attaque sanglante dans un fief du Hezbollah chiite, a annoncé la Sûreté générale. Le Libanais et les deux frères palestiniens sont accusés d'avoir «créé un groupe terroriste et mené des activités portant atteinte à la sécurité sur le territoire libanais», a expliqué dans un communiqué lundi soir la Sûreté générale, qui a un rôle de renseignement. «Ils s'apprêtaient à exécuter un attentat grâce à une voiture de type Audi contenant 250 kg d'explosifs» et qui avait été saisie samedi à Naamé, au sud de Beyrouth, précise le communiqué. La voiture avait été saisie deux jours après l'attentat qui a tué 27 personnes dans un quartier de la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah,. Vendredi, le gouvernement avait annoncé que l'armée libanaise avait identifié un réseau soupçonné d'avoir piégé plusieurs voitures pour les faire exploser dans un fief du Hezbollah. L'attentat de jeudi a été l'attaque la plus meurtrière au Liban depuis celle qui a coûté la vie au Premier ministre Rafic Hariri et à 22 autres personnes en février 2005. Il a été revendiqué par un groupuscule inconnu, dans une vidéo qui n'a pas pu être authentifiée et dans laquelle il a expliquée avoir mené l'attaque en réponse à l'engagement du Hezbollah en Syrie.