Un accident ferroviaire est survenu hier, aux environs de 7h45 mn, à Alger, plus précisément au niveau de la gare de Hussein Dey, provoquant le décès d'une femme, la cinquantaine, et plusieurs blessés. Un bilan définitif de la Protection civile fait état d'un décès et de soixante-dix blessés. Auparavant, la Protection civile faisait état de 63 blessés alors que des sources hospitalières avançaient le chiffre d'une centaine. D'autres avançaient un chiffre de plus de 180 blessés répartis sur trois hôpitaux : CHU Mustapha Pacha, CHU Nefissa-Hamoud (ex-Parnet) et l'hôpital de Kouba. La Protection civile, en la personne du lieutenant Sofiane Bekhti, chargé de communication à la direction de la wilaya d'Alger, insiste sur un seul décès, mais certains évoquent un chiffre de trois, alors que le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, n'en a cité aucun. Le train électrique, assurant la liaison Alger-Thénia, a déraillé au moment de son passage à la ligne N°3. Il venait de la gare d'Alger. Les trois éléments le composant se sont presque séparés, entraînés dans un mouvement qui offre l'image d'une collision entre deux trains, au lieu du déraillement d'un seul. «C'est une collision entre deux trains», affirme un homme parmi les nombreux curieux qui se sont regroupés autour du périmètre où s'est produit le triste évènement. «Deux trains sont entrés en collision», affirment deux autres. Beaucoup parlent de collision, alors qu'il s'agit du déraillement d'un seul train. «C'est une catastrophe. C'est le plus grave des accidents qui se sont produits jusque-là», lance, à son collègue, un employé de la Sntf (Société nationale des transports ferroviaires). Et le même employé d'exprimer son choc à une personne étrangère : «Le corps de la femme a été retiré très difficilement. La pauvre ! Elle n'a pas été identifiée tellement qu'elle était méconnaissable.» L'accident était terrible, de l'avis de tous. Le chantier qu'est devenue la gare de Hussein Dey, quelques minutes après la survenue de l'accident, en témoigne. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s'est rendu sur place pour s'enquérir de la situation. Il y était, en compagnie du ministre de la Santé. Sellal a ordonné la mise en place d'une commission d'enquête pour déterminer les causes du déraillement du train, mais il a aussi donné instruction aux agents de la Protection civile, ceux de la police et autres pour faire vite de façon à permettre la reprise du trafic ferroviaire dans l'après-midi. Le ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz, était aussi annoncé sur les lieux. Interrogé sur les circonstances du grave accident, le directeur de la Sntf, Yacine Bendjallah, fortement troublé par l'évènement, affirme : «On ne sait rien pour le moment. La boîte noire sera traitée et c'est elle qui nous donnera toutes les données, à savoir la vitesse du train, le moment où il a quitté la gare et autres. Nous travaillons en étroite collaboration avec les agents de la Protection civile et ceux de la Sûreté nationale.» Et d'assurer : «Nous avons les équipements nécessaires pour savoir toute la vérité sur ce qui s'est passé.» Le représentant de la Sntf affirme que deux numéros verts sont mis à la disposition des citoyens pour leur permettre de s'enquérir de l'état de leurs proches. Les deux numéros sont : 021 71 15 10 et 029 73 00 00. Le lieutenant Bekhti tient presque les mêmes propos : «Nous avons les équipements nécessaires, l'effectif et ce dernier est bien formé pour ce genre de situation. Ce qui nous préoccupe maintenant, c'est l'état des blessés.» Outre les blessés dont une partie a quitté l'hôpital le jour même, de nombreux voyageurs étaient pris de panique. Une grande panique. Parmi eux, des étudiantes. Celles-ci en larmes affirment : «C'est terrible. Terrible. Des secousses violentes.» Et l'une d'elles de répéter : «Je n'arrive pas à croire que je suis toujours en vie.» Des citoyens se sont approchés des «rescapés» pour leur proposer leur aide, ne serait-ce que leur montrer un arrêt de bus ou leur arrêter un taxi pour continuer leur chemin vers leur lieu de destination. Sur la Toile, l'indignation des internautes est grande. Beaucoup accusent les responsables de la Sntf de négligence et se révoltent davantage du fait que cela se produit au cœur même de la capitale. D'autres s'en prennent carrément au pouvoir en place, l'accusant d'être à l'origine de tous les maux qui frappent la société. K. M.