La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a plaidé samedi pour un Etat palestinien indépendant, lors de sa première visite à Gaza, où, a-t-elle prévenu, le monde ne supportera pas une nouvelle guerre après celle de cet été. Il faut un Etat palestinien, c'est l'objectif, et cette position est partagée par toute l'Union européenne, a-t-elle affirmé lors d'une conférence de presse à Gaza, où le monde ne supportera pas une quatrième guerre, après trois offensives israéliennes meurtrières ces six dernières années. La visite de Mme Mogherini intervient alors que Palestiniens et policiers israéliens s'affrontent chaque nuit dans les rues de Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël. Parallèlement, à Gaza même, une série d'attentats perpétrés vendredi contre les biens de responsables du Fatah, a mis à mal la difficile réconciliation en cours avec les islamistes du Hamas, indispensable à la reconstruction du territoire palestinien dévasté par la guerre. Les 50 jours de guerre (8 juillet-26 août), qui ont fait près de 2.200 morts côté palestinien, en majorité des civils, et plus de 70 côté israélien, quasiment tous des soldats, ont largement détruit l'enclave palestinienne. Quelque 134 pays dans le monde ont reconnu la Palestine, selon l'Autorité palestinienne. Le dernier en date est la Suède, qui est devenue le 30 octobre le premier pays membre de l'Union européenne à reconnaître l'Etat de Palestine. A Londres, le Parlement britannique a voté en faveur d'une reconnaissance de l'Etat de Palestine, tandis que les députés du parti socialiste (PS) au pouvoir en France préparent une proposition de résolution invitant le gouvernement à reconnaître l'Etat palestinien, qui pourrait être votée dans les prochaines semaines. Les Palestiniens, qui ont depuis 2012 le statut d'Etat observateur à l'ONU, entendent soumettre courant novembre un projet de résolution au Conseil de sécurité des Nations unies pour obtenir la fin de l'occupation de leurs Territoires par Israël sous deux ans et ouvrir la voie à un Etat indépendant dans les frontières de 1967. Mais ce projet pourrait être tué dans l'oeuf par un veto américain.