La question de la révision constitutionnelle fait parler les formations politiques. Certaines parmi elles, à l'image du FLN, affichent leur adhésion à ce projet. D'autres, à l'instar du MSP, expriment leur désapprobation réclamant plutôt, comme cela été formulé par la Cnltd, une élection présidentielle anticipée. Après avoir pu contenir le malaise interne au sein de sa représentation parlementaire, Amar Saâdani, secrétaire général du FLN, s'est rendu à Oran, dans la perspective de mobiliser ses troupes pour la révision constitutionnelle. «Le parti se mobilisera pour réussir la révision de la Constitution, qui consacrera l'Etat civil pour lequel milite le FLN», a déclaré Saâdani devant les militants du parti dans la capitale de l'Ouest. Il n'a cependant pas raté l'occasion pour réitérer sa demande de voir le FLN bénéficier de son statut de parti majoritaire. «Tous les militants du parti veulent que le FLN bénéficie de son quota dans les portefeuilles ministériels, les ambassades et les directions. Le parti veut la part que le peuple lui accorde», a indiqué le chef de l'ancien parti unique, selon qui «le gouvernement doit revenir au parti de la majorité». Abdelkader Bensalah, secrétaire général du RND, se réfère au récent message du chef de l'Etat sur la révision de la Constitution. «La réponse a été donnée dans la mesure où il disait dans sa lettre que la Constitution n'est pas une affaire simple. C'est la loi suprême du pays. On ne change pas une Constitution en 24 heures ou tous les six mois. C'est un travail qui peut s'appliquer sur une longue période de l'histoire du pays. On n'a pas droit à l'erreur. S'il y a des retouches à faire après 10 ou 15 ans, on peut les faire mais on ne peut changer de Constitution à chaque fois», a-t-il expliqué dans un entretien accordé au Quotidien d'Oran. «C'est pour cela que le président de la République a raison de demander la prudence. En tout état de cause, il a répondu à tous ceux qui ont douté de la sincérité de la démarche et de la faisabilité de cette révision et ont dit que les rapports de M. Ouyahia et de Bensalah ont été mis dans les tiroirs et que le Président a tourné la page. Il n'y a donc rien de vrai dans tout cela», se défend Bensalah, qui a mené le premier round des consultations en 2011. Et contrairement au FLN et au RND, le MSP déclare que cette échéance «ne doit pas avoir lieu avant une élection présidentielle anticipée». Sauf que le leader du MSP, en déficit d'arguments pratiques pour justifier une telle revendication, s'intéresse plutôt aux soucis du pouvoir. «Le pouvoir politique est en train de souffrir. Pour la révision constitutionnelle, son souci maintenant est de savoir comment faire pour gagner quelques partis et quelques personnalités à leur cause», a indiqué Abderezzak Makri. Moussa Touati a défendu, pour sa part, la voie référendaire pour le projet de révision constitutionnelle. «Nous sommes pour une révision de la présente Constitution par un recours à la volonté du peuple, et non au Parlement», a plaidé le président du FNA, vendredi dernier, à Blida, à l'occasion d'une rencontre des cadres des wilayas du Centre du pays. Pour Moussa Touati, «le peuple algérien devrait être consulté sur la nature du régime politique qu'il souhaiterait avoir», car, soutient-il, «la souveraineté nationale doit être entre les mains du peuple, qui l'exerce ainsi en toute démocratie». Le chef du parti du Front El Moustakbel, M. Abdelaziz Belaïd, a souligné que son parti «veut une véritable Constitution qui va garantir la liberté de l'activité politique». Le FFS, qui œuvre pour la conférence nationale de consensus, ne fait pas de la question de la révision de la Constitution sa priorité. Son premier secrétaire national, qui était le week-end dernier à Constantine, a soutenu que son parti «déploie d'importants efforts pour associer les Algériennes et les Algériens à ce dialogue en vue d'obtenir la plus large adhésion possible à l'initiative de reconstruction d'un consensus national autour d'un Etat algérien démocratique garant des libertés individuelles et collectives et de la souveraineté populaire». A. Y.