Evitant de dire si oui ou non, l'allocation touristique serait revue à la hausse (elle est de 15 mille dinars par an et par personne ; Ndlr), le ministre a tenté une explication de texte pour dire que l'augmentation désirée par les citoyens ne sera pas pour demain. Ainsi, il rappellera que l'Algérie avait adopté les dispositions de l'article 8 des statuts du Fonds monétaire international (FMI) à travers le parachèvement de la conversion du dinar ajoutant que «la conversion progressive a été adoptée tout en respectant l'évolution de la situation financière externe, notamment pour ce qui est de la balance des paiements extérieurs». La conversion du dinar, dans le cadre des transactions internationales et concernant les biens et les services est totale et «est en augmentation eu égard à la forte hausse des importations, ce qui impacte la balance des paiements extérieurs». Il ajoutera que «la chute des cours du pétrole en 2014 et son impact sur le déficit de la balance des paiements extérieurs, entrave l'objectif d'approfondir cette conversion au profit des ménages», sachant que la Banque d'Algérie élaborait actuellement une étude sur le sujet. «En fonction de l'évolution de la balance des paiements extérieurs, la Banque d'Algérie procédera à l'évaluation nécessaire et prendra les mesures adéquates concernant les conversions relatives aux soins, aux études et aux voyages à l'étranger», a-t-il indiqué. «L'élargissement des transferts courants du dinar au profit des ménages doit se faire en fonction de la pérennité de la balance des paiements extérieurs du pays à moyen terme», a-t-il conclu. En somme et au regard de la situation de la balance des paiements et de la stagnation si ce n'est le recul du niveau des réserves des changes, l'augmentation de l'allocation touristique ne peut être à l'ordre du jour. Mohamed Laksaci, gouverneur de la BA, a toujours été réticent à augmenter cette allocation au regard des différents plans quinquennaux lancés par les pouvoirs publics et qui ont un impact direct sur le niveau des importations dans un contexte de stabilisation des volumes exportés. Il faudra, peut être, attendre que le secteur du tourisme génère suffisamment d'entrées en devises pour que les responsables de la gestion des avoirs extérieurs songent à mettre à niveau l'allocation touristique. Il n'empêche que celle-ci est l'une des plus faibles au monde au regard du niveau du PIB per capita. A. E./APS