L'Algérie et la France continuent à entretenir des relations économiques privilégiées depuis de longues années. Les deux pays comptent les renforcer et les diversifier à l'avenir. La venue en Algérie de hauts responsables français est le signe même d'une volonté de se rapprocher davantage de l'Algérie, considérée comme un partenaire stratégique, non seulement par sa position géographique constituant une porte d'entrée en Afrique mais aussi par sa stratégie économique basée sur la relance de sa base industrielle et la diversification de son économie hors hydrocarbures. L'ouverture de l'Algérie sur les partenariats gagnant-gagnant qu'elle veut établir avec des partenaires étrangers a attiré un intérêt considérable de différents pays appartenant aux quatre coins du globe. L'Europe, l'Asie, les Etats-Unis, le Maghreb, le Moyen-Orient se rapprochent de l'Algérie devenue aujourd'hui attractive par les opportunités d'investissement. Tous les secteurs d'activités y sont en pleine mutation et sont à la recherche de véritables partenariats qui puissent amener de l'expertise et un réel transfert de technologie dans l'objectif de redonner à l'Algérie la place qui lui sied dans le concert des nations, notamment après une décennie noirs marquée par un certain isolement du fait que beaucoup de pays ont fui l'Algérie. Aujourd'hui, la stabilité rétablie et la prospérité financière du pays ont relancé l'intérêt de partenaires étrangers qui veulent y investir. Les investisseurs français affichent encore un intérêt particulier au marché algérien même si beaucoup de réticences sont enregistrées. Mais des cas concrets de réussite sont enregistrés. L'usine Renault installée à Oued Tlélat à Oran est un exemple de coopération réelle concrétisée et dans des délais record. Selon la ministre française du Commerce, Mme Nicole Bricq, en déplacement en Algérie en mars 2014, les statistiques françaises font état d'un stock d'investissements français en Algérie s'élevant à près de 2 milliards d'euros. «En plus de celui de Renault, plusieurs grands projets d'investissement d'entreprises françaises sont en cours de discussion, je pense notamment à Lafarge et à Total. Au-delà de ces grands noms, il y a de nombreux projets d'investissement conduits par des entreprises de taille intermédiaire ou des PME», avait déclaré la ministre. Une centaine d'investissements français réalisés en Algérie en 10 ans Le directeur général de l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi), Abdelkrim Mansouri, avait indiqué, à l'occasion d'un forum algéro-français en Algérie, qu'une centaine d'investissements français d'un montant global de plus de 2 milliards d'euros ont été réalisés en Algérie durant les dix dernières années. Les entreprises françaises évoluent dans divers secteurs d'activités et plusieurs projets d'investissements sont actuellement menés, notamment dans les filières de la cimenterie, de la pharmacie à travers un partenariat entre le français Sanofi et le groupe Saidal, ainsi que du tourisme. Pour ce qui est du tourisme, le groupe hôtelier français Accor a initié une quinzaine de projets de cette chaîne qui sont en cours de réalisation à travers différentes régions du pays. Pas moins de 60 autres projets de partenariat algéro-français dans le secteur de l'industrie sont en cours de maturation et seront implantés, pour la plupart, à Alger, Constantine et à Oran. Pour mettre à niveau la ressource humaine qui est à l'origine de tout succès, la coopération algéro-française concerne également la formation à travers le lancement, en 2015, des travaux de réalisation de quatre écoles spécialisées notamment dans les métiers de l'industrie, du management et de la gouvernance des entreprises et de la logistique. Pour rappel, et à l'occasion de la tenue de la 2e session du Haut comité intergouvernemental de haut niveau (Cihn) neuf accords de coopération ont été signés à Paris entre l'Algérie et la France. Il s'agit, entre autres, d'une convention de partenariat pour la création d'un centre d'excellence algéro-français de formation aux métiers de l'énergie et de l'électricité et une autre de coopération dans le domaine du sport, d'un accord de coopération scientifique et technique dans le domaine des utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire, d'un protocole d'accord portant sur la fabrication et la maintenance d'autorails et d'un autre pour la constitution d'une société mixte en matière de semences céréalières et fourragères. La filière bovine n'est pas en reste, puisque l'Algérie et la France ont également signé une convention cadre de partenariat économique et d'appui technique pour sa structuration et son développement. Les relations économiques et commerciales ont progressé de façon continue depuis 1999 et sont aujourd'hui particulièrement denses. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont été multipliés par trois en douze ans, dépassant les 10 milliards d'euros en 2010. En 2013, les exportations françaises à destination de l'Algérie se sont élevées à 5,9 Mds €, l'Algérie étant le 3e client de la France hors Ocde, après la Chine et la Russie. Les importations françaises ont enregistré une hausse (+8,1%) à 4,2 milliards d'euros (3,9 milliards d'euros en 2012), sous l'effet d'une augmentation des achats de pétrole brut et de gaz naturel de l'Algérie. Ainsi, l'excédent commercial de la France s'est élevé à 1,7 milliard d'euros en 2013. La France a néanmoins perdu sa place de 1er fournisseur de l'Algérie en 2013 (11,4% de part de marché) au profit de la Chine (12,4%). Elle est suivie de l'Italie (10,3%) et de l'Espagne (9,3%). La France est toujours le 4e client de l'Algérie en 2013, après l'Espagne, l'Italie et la Grande-Bretagne. En 2013, environ 450 entreprises et entrepreneurs français étaient implantés en Algérie, employant près de 40 000 salariés et créant 100 000 emplois indirects. Les efforts se poursuivent pour fructifier les échanges économiques et commerciaux entre les deux pays. B. A.