Pour l'inauguration de sa 5e édition, le Festival international du cinéma d'Alger abrité par la salle El Mouggar, le public venu assez nombreux a eu droit au documentaire Enfants des nuages, la dernière colonie du réalisateur espagnol Alvaro Longoria. Organisée jusqu'au 18 décembre à la salle El Mouggar, cette 5e édition du Fica a proposé pour son premier jour de compétition une œuvre qui éclaire sur la genèse et l'évolution du conflit au Sahara occidental, en suivant le producteur et acteur espagnol Javier Bardem dans sa tentative de mobiliser l'opinion publique en Espagne et aux Etats-Unis pour l'indépendance de ce pays colonisé par le Maroc. Réalisé en 2012, Enfants des nuages, la dernière colonie suit Javier Bardem depuis son voyage en Algérie dans les camps de réfugiés sahraouis en 2008 pour le Festival de cinéma Fisahara jusqu'à son intervention en 2012 devant la commission de décolonisation de l'Organisation des Nations unies. Le récit de ces quatre années d'engagement du producteur et de son équipe est agrémenté d'interviews de responsables du Front Polisario, de réfugiés des camps en Algérie, de militants des droits de l'homme et de personnalités (diplomates, journalistes et hommes politiques) européennes et américaines. Le réalisateur a également choisi d'utiliser des images d'animation pour expliquer les origines de la colonisation marocaine du Sahara occidental (qui était une colonie espagnole) dans un contexte de guerre froide en axant son propos sur la complicité de l'Occident, ou pour illustrer les souffrances du peuple sahraoui. La dernière partie du documentaire est consacrée aux tortures et à la répression policières marocaines dans les territoires sahraouis occupés ainsi qu'à la question de l'élargissement aux droits de l'Homme du mandat de la Mission des Nation unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso). Projeté devant un public assez nombreux, Enfants des nuages, la dernière Colonie a trouvé un écho plutôt favorable du public, certains ayant salué la «vocation pédagogique» de ce documentaire sur un sujet finalement peu médiatisé en Occident et qui pointe du doigt la responsabilité de pays comme la France dans l'enlisement du conflit. Huit documentaires et autant de fictions sont en compétition pour cette 5e édition du Fica qui compte trois prix, à savoir le prix du jury, la mention spéciale et le prix du public et cela dans chaque catégorie. Pour rappel, les projections ont lieu à raison de trois séances par jour, à 15h, 17h et 19h30. W. S. M./APS