De cette édition, il sera retenu le formidable élan de solidarité envers le peuple sahraoui. Pour Mme Khadidja Hamdi, ministre sahraouie de la Culture et membre du Secrétariat national du Polisario, ce festival reste « un rendez-vous pour la découverte de la créativité de l'art, de l'histoire et de la vie culturelle et sociale d'un peuple qui ne devrait en aucun cas être opprimé ». Mis en exergue, le rôle de l'image, du mot et des médias, sur lesquels comptent les Sahraouis en lutte contre l'occupation, surtout « quand ils vont au-delà des cellules, des prisons et des murs qui détruisent l'être humain en sa totalité ». Le président du Parlement sahraoui, Khatri Adouh, a, pour sa part, indiqué que « la cause sahraouie a de plus en plus d'écho, de plus en plus de soutiend, et ce grâce à ces stars qui ont abandonné leur confort, l'espace de quelques jours, pour venir au Sahara occidental ». Le cinéaste mexicain Gregorio Rocha (dont le pays était l'invité d'honneur) a promis de faire « tout » et de combattre, avec la production cinématographique, pour lever le voile sur la cause de ce peuple en lutte, tout en souhaitant une longue vie au Fisahara. Dans le camp des réfugiés sahraouis de Dakhla, quelque 160 artistes et réalisateurs, sans compter les intellectuels et responsables des médias venus principalement d'Espagne, d'Afrique du Sud, de Mauritanie, de France, du Royaume Uni, du Venezuela et du Brésil, ont participé à cette édition. Ils ont été les témoins de la réalité sociale et politique des Sahraouis. Le public a pu découvrir les films algériens (24 au total), mais aussi des documentaires sur le Sahara occidental tournés par de jeunes Sahraouis. Le moment fort a été l'attribution des prix. La première distinction est revenue à la production de Javier Bardem avec son film « Enfants des nuages, l'ultime colonie ». La seconde a été attribuée au film documentaire « Gdeim Izik », une co-production hispano-mexicaine qui compile des témoignages vivants, ainsi que des photos et des vidéos sur l'attaque barbare perpétrée par l'armée d'occupation marocaine contre ce camp. La troisième place du podium est allé à « La wilaya », une autre production espagnole. Des milliers de Sahraouis ont assisté à ces projections, surtout des jeunes. Les films, interprétés par Javier Bardem et Alvaro Longoria de Morena Films, ont retracé l'itinéraire du conflit au Sahara occidental. En plus de la population locale, des centaines de réfugiés se sont déplacés d'autres camps pour assister au festival. Le football a été également au rendez-vous. Un match gala a été organisé entre les jeunes de Dakhla et une équipe espagnole. Les spectacles de clowns ont, de leur côté, fait le bonheur des enfants. Ce qui a marqué cette édition c'est le cinéma mexicain. Il a été au centre des débats. Une conférence sur l'origine et le développement du cinéma mexicain a été organisée par la délégation de ce pays. A cette occasion, le cinéaste mexicain Gregorio Rocha a présenté un aperçu sur le développement du cinéma dans son pays, avec une production annuelle de pas moins de 70 films et quelque 250 films documentaires. A. A. H L'Ecole du cinéma, une réalité A l'occasion du Fisahara 2012, il a été organisé une visite de l'Ecole de formation audiovisuelle (EFA) sise au camp du 27-Février, baptisée au nom du célèbre photographe Abidin Kaid Saleh, qui était aux premiers rangs des forces du Front Polisario. Là, les artistes et invités ont partagé leurs impressions avec la presse, suite à une semaine de « cohabitation », dans le cadre de ce festival solidaire. L'Ecole est le fruit des ateliers de formation qui ont été organisés tout au long des éditions passées, avec l'aide d'organisations telles que Gran Angular ou Imago, afin que les jeunes Sahraouis racontent eux aussi leur propre Histoire à travers le septième art.