Le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, s'est rendu à Abou Dhabi (Emirats arabes unis) pour participer aux travaux de la 92e session de la réunion ministérielle de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep) prévue pour aujourd'hui, a indiqué hier un communiqué du ministère. Lors de cette réunion, les pays membres de l'Opaep examineront l'évolution du marché pétrolier international, les questions organisationnelles ainsi que l'évaluation des activités de cette organisation et des compagnies arabes des hydrocarbures. L'Algérie, qui a défendu une baisse des quotas lors de la réunion de l'organisation des pays exportateurs de pétrole, exprimera encore une fois sa position. Les pays du Conseil de coopération du Golfe ont, pour leur part, exprimé leur position du maintien des quotas de 2012. Cette rencontre se tient dans un contexte de forte chute des cours mondiaux de pétrole depuis l'été dernier. Cependant, vendredi, les cours du pétrole coté à New York ont fortement rebondi. Le marché tentant de trouver un équilibre dans un contexte d'inquiétudes persistantes sur le surplus d'offre. Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en janvier, a pris 2,41 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 56,52 dollars, effaçant totalement sa chute de la veille à des niveaux de clôture sans précédent depuis début mai 2009. «Le marché était un peu sous-évalué et, avec l'approche des derniers jours de l'année, des investisseurs parient sur un rebond à court terme» des cours, a expliqué un analyste de Tradition Energy. «Cependant, le premier plan est toujours occupé par les facteurs qui nous ont conduits à des plus bas niveaux en cinq ans : l'excès d'offre au niveau mondial et le ralentissement de l'économie en Chine et en Europe, qui affectent la demande de brut», a-t-il tempéré. Depuis la mi-juin, le baril de brut a environ perdu à New York la moitié de sa valeur, et la tendance a été encouragée en novembre par la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de ne pas intervenir sur les prix du pétrole en conservant son objectif de production inchangé à 30 millions de barils par jour (mbj). «Le marché du pétrole continue à marcher en crabe», a souligné un courtier de Citi, pour qui le rebond de vendredi est «dans une certaine mesure un simple rééquilibrage au sein des portefeuilles» des investisseurs. «On espère que le marché physique se rééquilibre lui aussi, après avoir reçu et assimilé le message porté par la chute des prix du pétrole», a-t-il ajouté. Malgré l'apaisement généralement attendu pour la période des fêtes, les cours du pétrole ne sont par ailleurs pas à l'abri de mouvements brusques, selon un analyste chez Société Générale. «La volatilité (du marché) a tendance à s'accroître lorsqu'il y a moins de monde car les volumes d'échanges sont moindres», notait-il. Les marchés sont alors à la merci d'une «poignée» d'opérateurs de marchés avec des positions vendeuses ou acheteuses, soulignait-il. R. E.