L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a finalement décidé, hier à l'issue de sa réunion à Vienne, de baisser la production de pétrole de 520 000 barils par jour. Dans une conférence de presse animée après la clôture des travaux, le secrétaire général de l'organisation, Abdallah El Badri, a indiqué que les pays membres de l'Opep se sont entendus sur la nécessité de baisser leur offre sur le marché international afin « d'empêcher une baisse brutale des prix ». Il est à rappeler que l'objet principal de la réunion de Vienne était de trouver une solution au problème de surplus de production de pétrole mis sur le marché international et l'effet négatif qu'il a eu sur les prix, retombés, mardi soir, sous la barre symbolique des 100 dollars. Hier, suite à la décision de l'Opep, une légère hausse des cours du brut a été enregistrée sur les marchés. Vers 10h GMT, le baril de brent gagnait 43 cents à 100,77 dollars à Londres, alors que le baril de light sweet crude prenait 8 cents à 103,34 dollars à New York, par rapport à leurs cours de clôture de la veille. Selon le communiqué de la réunion, les membres de l'Opep se sont engagés à « respecter strictement leur allocation de production ». En effet, l'organisation produit depuis plusieurs mois bien au-delà de ses quotas en raison de la décision unilatérale prise en juin par l'Arabie Saoudite d'augmenter sa production de 500 000 barils par jour à la suite d'une intervention du président américain George W. Bush, inquiet de la forte hausse des prix du brut. Le surplus de production des pays dépassant leur quota officiel, provoqué essentiellement par l'Arabie Saoudite, atteignait « 900 000 barils par jour en juillet », a précisé M. El Badri. Cela représente un excédent net de 520 000 barils/jour pour l'ensemble des membres de l'Opep soumis à un quota. Cet excédent sera éliminé dans les quarante jours, comme s'y sont engagés les membres de l'Opep. M. El Badri a affirmé que les débats entre pays n'avaient pas été « vraiment tendus », alors que les déclarations contradictoires des ministres, notamment ceux des pays du Golfe, comparées à ceux de l'Iran et du Venezuela, laissaient entendre que l'organisation était divisée. Dans la pratique, l'Opep n'a fait qu'imposer à ses membres le respect des quotas de septembre 2007, ce qui équivaut à « 28,8 millions de barils par jour en excluant l'Indonésie ». « Le marché, qui s'attendait à un statu quo, a été cueilli à froid par cette annonce, mais le rebond des cours qui a suivi dans les échanges électroniques s'atténuait à l'ouverture à New York », font remarquer les spécialistes. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a contrebalancé cette annonce avec la révision à la baisse de sa prévision de demande mondiale de pétrole en 2008 et 2009. La demande a été davantage touchée que prévu, notamment aux Etats-Unis, par un contexte économique « fragile » et des prix du pétrole « élevés », qui ont notamment dépassé 147 dollars le baril à New York en juillet, explique l'AIE. Les investisseurs attendent la publication des stocks hebdomadaires de pétrole aux Etats-Unis. Les analystes s'attendent à une chute des stocks de 5 millions de barils pour le brut, de 4,4 millions de barils pour l'essence et de 2,2 millions de barils pour les produits distillés.