Les Algériens et leurs enfants, pour la plupart aujourd'hui, même en campagne, logent dans le groupe d'habitation du type HLM. C'est-à-dire dans une grande cité composée d'un certain nombre d'immeubles à plusieurs paliers étalés les uns sur les autres. L'Etat, à travers ses textes officiels, la Constitution et les diverses lois, garantit le droit à l'habitation pour les citoyens en même temps que l'épanouissement dans leur proximité. Les multiples efforts fournis depuis longtemps par l'Etat répondent plus ou moins aux attentes. De décennie en décennie, plusieurs fois par an, des campagnes de distribution attirent l'attention des médias, obligés de sortir de leur scepticisme traditionnel car les citoyens sont contents d'accéder dans les murs flambant neuf. Tellement heureux qu'ils ne font pas attention aux structures qui ne disposent pas d'ascenseur pour grimper les étages, à la cuisine mal finie, aux toilettes exiguës, aux balcons étroits, et cetera. Mais le premier véritable grand premier hic va être la scolarisation de la progéniture. Les installations avoisinantes sont saturées – souvent assiégées par un arrivage massif de nouveaux locataires. Et donc ce projet livré , qui peut être de 400, 800, voire plus de 1 000 logements, n'a pas prévu dans la feuille de route de sa réalisation la construction d'école ou de collège pour récupérer les élèves déjà en classe ou scolariser les nouveaux. Cette situation est récurrente partout dans l'ensemble du territoire, aussi bien en milieu urbain que rural. Mais il va s'y ajouter, lorsque cette crise dans la localité est résolue, un autre problème aussi important et qui relève de la santé physique et morale des nouveaux habitants, en l'occurrence l'exercice du sport et du loisir. Dans les 1 500 communes que comporte le pays, tout nouveau locataire y arrivant ne s'étonne hélas plus de l'inexistence d'infrastructures relatives à la pratique du sport. Il n'a pratiquement aucune chance de pouvoir aller faire des bassins dans une piscine ou y donner l'occasion à ses enfants de corriger leur squelette ou soigner leur allergie. Il faut qu'il aille dans une autre daïra, parfois une autre wilaya pour tâter de la raquette ou d'essayer d'envoyer un ballon dans un panier. Depuis très longtemps l'Etat promet solennellement l'habitation accompagnée. Où les installations sont à portée de bras et à disposition de tous les âges. C'est écrit dans les textes officiels. Insisté dans le discours des hauts responsables lorsqu'ils se déplacent dans l'Algérie profonde, surtout et qu'ils voient de visu la désolation dans le domaine du sport populaire et du loisir. Les commis de l'Etat, à leur tête le ministre des Sports, exhortent les responsables de l'autorité locale à saisir tous les moyens à disposition dans la commune ou la daïra pour prendre en charge les besoins des populations avoisinantes en matière d'activité sportive. On leur enseigne de se rapprocher des structures attirées, telles les associations sportives consacrées pour parrainer les activités des quartiers et des villages, voire de quelle manière inciter les particuliers à agir en investissant dans la bâtisse des installation et la fourniture des matériels indispensables à la pratique, selon les dispositions juridiques et réglementaires. La loi 04/10 du 14 août 2004 relative à l'éducation physique et aux sports, regorge de dispositions incitant à la bonne prise en charge de la pratique populaire du sport, qu'on appelle communément le «sport de proximité», dont justement cette loi promulgue la création d'une Fédération nationale du sport pour tous et du loisir. Et il en a été ainsi, dans la liste de ces grandes institutions gérant le sport, comme la Fédération du sport scolaire et universitaire, le sport au travail, chez les handicapés, les jeux et les sports traditionnels, et cetera. Le rôle du citoyen aussi L'article 16 de cette loi, dans le chapitre III, intitulé «sport pour tous», stipule : «Le sport pour tous consiste en l'organisation de l'éducation physique et de loisirs sportifs récréatifs libres ou organisés au profit du plus grand nombre de citoyens sans distinction d'âge ou de sexe. Il constitue un facteur important pour : la promotion de la santé publique, l'insertion sociale des jeunes et la lutte contre les fléaux sociaux, notamment dans le cadre de programme incitatifs de proximité à l'échelon des quartiers et des communes au profit des jeunes, particulièrement à travers l'organisation de compétitions sportives inter-quartiers et inter-communes. À ce titre, l'Etat et les collectivités locales doivent veiller à la création, à l'aménagement et au développement de complexes sportifs de proximité....» Les dispositions, pour ce seul article, constituent un véritable bijou dans le domaine de la souveraineté institutionnelle, un trésor comme programme de réalisation sociale. Il resterait que les personnes possédant les vertus s'en intéressent et s'y impliquent. Ce n'est pas toujours le baril à cent dollar et c'est dans le BTP que réside le salut pour le travail permanent et la création des richesses pérennes. D'autant que le développement de l'activité des loisirs et du sport de masse a grand besoin de ce volet de l'activité nationale. Les champs sont épars, pour ne pas dire vierges, qui nécessitent d'être remplis. La demande, longtemps étouffée par la faute des multiples marasmes de la vie courante, demeure totale. Nul n'est inconscient du rôle de la pratique sportive ou ludique dans l'équilibre métabolique et moral, nécessaire, voire indispensable, pour l'accomplissement de la fonction sociale. L'exigence des infrastructures autour de la résidence, du lieu du travail ou de l'apprentissage, est tout aussi déterminante et légitime que le marché ou le centre de santé. De même que l'Etat et l'ensemble de ses institutions, dans le concept et dans les mises en œuvre, agréent aux actions dans les domaines de la nourriture, du soin, de la démarche cognitive et de la pratique des sports de proximité, en encourageant les particuliers à faire la même chose, ces derniers, surtout les citoyens qui possèdent la disponibilité financière et le savoir managérial, ont tout à gagner en investissant dans ce créneau. Dans lequel il est loisible de greffer, dans l'espace des installations sportives et ludiques, diverses structures pour la restauration, le spectacle - même des endroits destinés à la lecture ou aux cours de soutien ou d'apprentissage. N. B.