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La cigale algérienne deviendrait-elle une fourmi japonaise ?
au fil des jours
Publié dans La Tribune le 29 - 12 - 2014

Djamel Eddine El Afghani disait que «la crise enfante les puissantes volontés». Est-ce le cas en Algérie ? À voir comment le gouvernement réfléchit et agit face à la baisse drastique et inquiétante de la rente pétrolière, on ne dirait pas que la puissance de la volonté et la force de l'imagination s'opposent à la crise. Bien sûr, on s'est inquiété ici ou là. On s'est beaucoup alarmé un temps et on s'est même montré catastrophé.
Le président de la République a demandé, à juste titre, de rationaliser les dépenses. Le gouvernement de Abdelmalek Sellal a souhaité, lui, que les Algériens se mobilisent et a pris un train de mesures. C'est bien tout ça, mais c'est tout de même le minimum attendu des pouvoirs publics assis sur un volcan social et marchant dans un champ de mines politique. Le gouvernement a annoncé notamment le report ou l'annulation de certains projets jugés finalement pas urgents. Il a aussi décidé, ce qui se discute, le gel de l'emploi dans la Fonction publique, alors même que des milliers de fonctionnaires sont à la veille de la retraite. Mais on sait désormais que les mesures prises ne sont pas à la hauteur de la crise financière. On constate aussi que le gouvernement Sellal n'a pas le profil et la culture d'un cabinet de crise. Un gouvernement habitué à dépenser comme un Saoudien en goguette en Europe, ne peut pas devenir, du jour au lendemain, un parangon de rigueur budgétaire, un Picsou austéritaire. La cigale ne peut pas se transformer en fourmi. Quand on a dépensé l'astronomique somme de 700 milliards de dollars en moins de quinze ans, avec les énormes surcoûts et autres gaspillages que l'on peut imaginer, on ne saura pas trop comment serrer la ceinture pour manger de la vache maigre durant les quinze prochains mois. On n'affronte pas une grande crise financière avec des rustines, des cautères sur jambes en bois, comme on ne soigne pas le cancer avec du paracétamol. La crise exige des volontés puissantes, beaucoup de courage et autant d'imagination. Car la crise est bien là, même si on sent que le gouvernement pense que la chute continue des cours du brut est artificiellement entretenue par la spéculation. Et même si on subodore que tout l'Exécutif table, à plus ou moins long terme, sur un retournement de conjoncture, notamment après l'absorption des surplus d'hydrocarbures sur le marché.
Dans un premier temps, un œil rivé sur les réserves de change, l'autre sur le Fonds de régulation des ressources (FRR), nos responsables se sont voulu rassurants.
Ils se sont rassuré eux-mêmes en rappelant que le pays possède des «amortisseurs» qui permettraient, en cas de crise durable, de préserver les équilibres financiers. Certes, le pays possède encore des marges financières qui permettent de résorber les déficits budgétaires. Il est vrai que le matelas de devises (200 milliards USD) et l'épargne du Fonds de régulation de recettes (FRR) donneraient au pays, pour un temps et un temps seulement, les moyens d'affronter le choc. Mais cette capacité à résister à l'impact de la crise se dissipera assez vite si les cours du pétrole restaient à des niveaux bas pendant longtemps. Pour le moment, les recettes cumulées des réserves de change et du FRR donnent du répit et permettent d'absorber tous les déficits. Soupape de sécurité sous forme de bas de laine, le FRR a servi depuis sa création à payer par anticipation la dette publique de l'Etat.
Mais depuis 2006, le Fonds est voué exclusivement à combler le déficit budgétaire, induit par les programmes quinquennaux de développement et à payer les régimes indemnitaires et les statuts particuliers, de plus en plus gourmands, de plus en plus exigeants. Cette manne est créditée à fin 2014 de 60 milliards de dollars.
Ce confort financier est toutefois trompeur. Car que ferions-nous si on parvenait à épuiser nos réserves alors même que la baisse des revenus s'avérait durable ? Sachant que le cap de dépenses a été maintenu dans ses grandes lignes pour 2015, en matière d'équipements lourds, de transferts sociaux et surtout de maintien du coût de la facture sociale, les signaux négatifs doivent être mis à profit pour dépenser moins, mieux et autrement. Sauf retournement de la conjoncture et remontée mécanique des cours, le maintien de la logique dépensière aux niveaux projetés sur les cinq années à venir, serait de mauvais aloi. Dangereux même pour les équilibres financiers du pays, garants eux-mêmes de la paix sociale et de la stabilité politique. Confort en trompe-l'œil, les réserves de change ne peuvent couvrir que 35 mois d'importation. Surtout ne pas l'oublier. Réfléchir surtout à d'autres modes de financement des projets en tablant sur un partenariat public-privé. Apprendre donc à gérer et à affecter autrement les ressources. Par exemple, améliorer les capacités de recouvrement de l'impôt. Obliger les barons de l'informel à payer les taxes et les charges sociales. 40% au moins de l'économie relève du marché noir.
En matière de cotisations sociales, la Cnas ne perçoit que 50% de ce qui est dû.
Si on considérait les importations, avec un volume de 60 milliards USD et les taux minimum de TVA et de Droits de douane, cela fait plus de 1 000 milliards de dinars. Ajoutez l'impôt sur le bénéfice pour les opérations de commerce et vous retrouverez presque l'équivalent de la fiscalité pétrolière ! Réduire et mieux contrôler également les importations. Pour cela, il faudrait avoir le courage de favoriser les producteurs nationaux, de freiner, voire même de réprimer, les élans prédateurs et déprédateurs des importateurs organisés en puissants lobbys devant lesquels le gouvernement se montre souvent faible. Sans oublier évidemment de réduire le train de vie dispendieux de l'Etat.
Bref, rationaliser et réorienter les dépenses. Bref encore, se comporter comme un bon père de famille. Comme quoi, des idées, des solutions et des marges de manœuvres confortables, il y en a. Et, surtout, il n'y a pas de fatalité économique ou de malédiction financière. Il faut juste du courage,
de l'imagination et beaucoup de patriotisme.
N. K.


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