Les prix du pétrole tentaient toujours de se stabiliser, hier, en cours d'échanges européens, mais l'équilibre restait fragile et l'abondance de l'offre d'or noir continuait d'inquiéter les analystes qui prévoient une nouvelle chute des cours. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 50,67 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 29 cents par rapport à la clôture de jeudi et de 19 cents par rapport à la clôture de mercredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de Light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 5 cents à 48,74 dollars. Jeudi à la clôture, le prix du baril de WTI pour livraison en février a avancé de 14 cents à 48,79 dollars sur le Nymex. En Asie, les prix du pétrole s'affichaient par contre en hausse, hier. Mais la surabondance de l'offre fait douter les analystes sur la possibilité d'un redressement durable de l'or noir. Le baril de Light sweet crude pour livraison en février prenait 44 cents, à 49,23 dollars. Les investisseurs ont été encouragés par le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed), selon les analystes. Il a confirmé ce que les investisseurs sur les marchés boursiers perçoivent comme une absence d'empressement à relever ses taux d'intérêt, actuellement proches de zéro. Mais la persistance des tendances de fond comme la surabondance de l'offre couplée à la faiblesse de la demande de la part de poids lourds comme la Chine et l'Inde devrait continuer à peser sur les cours. «Il n'y a aucun signe de réduction de la production de pétrole de schiste américain ou qu'il y aura une modification soudaine de la demande globale», a commenté Shailaja Nair, analyste chez le fournisseur d'informations sur l'énergie Platts. «Le Brent continue de s'échanger très légèrement au dessus des 50 dollars le baril. Il semble que la proximité de ce palier retienne les prix pour le moment, mais une nouvelle chute des cours n'est qu'une question de temps», renchériront d'autres analystes. La référence européenne du brut est passée en milieu de semaine sous la barre des 50 dollars atteignant 49,66 dollars le baril, son plus bas niveau depuis le 29 avril 2009. Selon les analystes, la dégringolade des cours qui ont perdu plus de 56% depuis la mi-juin est surtout liée à l'excédent d'offre sur les marchés. Et avec la production qui continue d'augmenter, les prix vont rester sous pression cette année. «La semaine dernière la production américaine était juste en dessous de son plus haut niveau en 28 ans, atteint en décembre dernier. Pendant ce temps la Russie a récemment augmenté sa production à des niveaux plus vus depuis la dislocation de l'Urss», soulignaient des analystes. De son côté, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se montre inflexible sur sa décision de ne pas réduire son plafond de production à 30 millions de barils par jour (mbj), lors de sa dernière réunion en novembre. R. C.