Les philosophes définissent la notion de culture comme le total de toutes les relations du monde ne ressortant pas de la nature intrinsèque des êtres. Les choses appartenant à la vertu de l'acquis, où l'esprit de l'homme se fend dans ses perceptions de la nature, en interprétant ces dernières de façon à ce qu'elles lui soient intelligibles et rassurantes. Les penseurs de la modernité considèrent que les individus usent de langages et de comportements dans un groupe donné afin de maîtriser tout ce qui est inné dans le règne de la nature, l'homme compris. De le transformer, s'il le faut, pour que le monde ne soit pas un fardeau pour l'espèce humaine et pour son renouvellement, où l'individu ne risque pas devenir un péril pour lui-même et pour le monde. Ainsi la culture est définie, comme une entité abstraite ou matérielle propre à un groupe de personnes donné. «Comme l'ensemble des traits distincts, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Englobant outre les arts, les lettres et les sciences, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances», selon la Déclaration de l'Unesco, lors de la Conférence mondiale sur les politiques culturelles, à Mexico – 26 juillet- 6 août 1982. Le cumul de la culture de l'homme est aussi vieux que la généalogie de la parole, bien avant l'invention de l'écriture. Sur les supports immuables qui ont permis la création de l'histoire, de fixer les modèles de culture, les uns plus judicieux que les autres, selon les forces et les faiblesses des sociétés qui les portent. L'héritage commun de la culture se développe et se fortifie à travers les âges et les échanges entre les hommes et les groupes ayant vécu, dans des espaces différents, des situations différentes. Les cités perses ont respectivement assuré la part des patrimoines de leurs cultures et ensuite de se les partager et de les propager à travers leurs conquêtes. De même pour les Grecs dans leurs villes avant de croiser leur civilisation avec celle de la Perse. Rome s'est inspirée de la grandeur hellénique afin de construire son extraordinaire empire, et prendre le soin d'imposer, pendant longtemps, sa civilisation à une bonne partie de l'humanité, connue alors. Baghdad et Constantinople ont donné aussi leurs tributs dans le cheminement de la race humaine vers le progrès. Arrive, enfin, l'Europe, depuis la Renaissance, accrochant la dernière touche de l'évolution du genre par le biais de la Révolution industrielle. Qui va, en l'espace d'un siècle, inscrire les sociétés du monde dans l'ère postmoderne où la culture est vécue à la seconde près de la connaissance technologique et communicationnelle. Mais la culture, dans quelque échelle qui soit, n'est viable que par rapport à la somme d'attentions et de desseins qu'elle véhicule. Un acte de culture qui prône la déconfiture de la race humaine est considéré de terriblement dangereux par toutes les cultures sur la surface de la Terre. Un film ou une pièce de théâtre glorifiant le parti nazi de l'Allemagne des années trente est condamné par toutes les variantes civilisationnelles qui agréent aux dispositifs intellectuels de l'Unesco. Le dénominateur commun de la culture universelle, vécu dans la pratique de l'art ou dans la vie courante, fait que l'homme libre et responsable ait de la commisération pour une date commémorative qui célèbre la fin de la Shoah. Mais il n'a aucune valeur, au moins sur le plan culturel, s'il ne considère pas en même temps la shoah des Palestiniens, qui dure depuis la fermeture des sinistres portes d'Auschwitz. N. B.