La gestion des déchets hospitaliers continue de poser problème. Seringues, pansements tachés de sang, gants, flacons et autres produits utilisés dans les activités de soins sont souvent jetés à l'air libre, parfois à l'entrée même des services. Ce ne sont pourtant pas les lois qui manquent. Mais celles-ci ne sont pas claires quant à certaines spécificités liées à la gestion de ce genre de déchets. Elles aboutissent toutes, cependant, à la nécessité de trier, de traiter et d'éliminer les rejets hospitaliers. Il reste que le mode de traitement et d'élimination des différents types de déchets est aléatoire et problématique. Collecte à mains nues avec tous les risques que cela comporte pour le personnel, tels que les infections nosocomiales, stockage dans l'enceinte de l'infrastructure, incinération à l'air libre, y compris des organes anatomiques censés être mis en terre… Les établissements hospitaliers continuent de traiter leurs déchets sans respecter les normes relatives à la santé. Nous en sommes encore à ce décret de 1984 relatif à la gestion des déchets solides qui obligeait les hôpitaux à éliminer leurs déchets par incinération, sans équipements spécifiques. Les infrastructures hospitalières ont été dotées, depuis, d'incinérateurs pour brûler les déchets infectieux. Un décret de 1996 fixait les dispositions spécifiques relatives à la collecte, au transport et à l'élimination des déchets alors que le gouvernement avait appelé à la généralisation de l'installation des incinérateurs. Ceux-ci sont aujourd'hui obsolètes. Ils ne répondent pas aux normes internationales. Dépourvus de filtres, ces équipements libèrent des fumées toxiques au cœur des agglomérations, aggravant la pollution ambiante et multipliant les risques de maladies et d'épidémies. Sans compter leur vétusté et les pannes répétées pour défaut de maintenance. Les directeurs des établissements hospitaliers ont été à plusieurs reprises invités à faire l'acquisition de nouveaux équipements conformes aux normes internationales. Il semble que la concertation entre le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme et le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière fait défaut quant au type de traitement des déchets infectieux, l'incinération semblant dépassée. Mais il apparaît que l'on va vers l'acquisition d'un autre genre d'équipement, des broyeurs désinfecteurs qui seront sans incidence sur la santé humaine. R. M.