Le taux de décès dus aux maladies nosocomiales varie entre 2 et 8% et diffère d'un pays à l'autre. Le service d'épidémiologie et de médecine préventive de l'hôpital Mustapha, à Alger a organisé, jeudi, une journée de sensibilisation et d'information sur le tri et le conditionnement des déchets hospitaliers à l'occasion de la journée mondiale de la santé. L'hôpital étant partie intégrante de la ville, se doit de participer activement, en dehors des activités de soins, à assurer la sécurité et l'accueil des patients. La prévention de certaines maladies et la contamination en milieu hospitalier passent obligatoirement par le tri des déchets, a tenu à souligner le Pr Benhabylès, chef du service d'épidémiologie de l'hôpital. Pour elle, il est important d'assurer une formation et les ressources nécessaires dans les services afin d'éviter la transmission de certaines maladies contagieuses, au moyen de certains consommables médicaux, tels que les seringues, notamment chez le personnel soignant et les agents d'entretien. Elle a ainsi mis en garde contre la gestion des déchets dangereux, comme ceux des produits toxiques ou radioactifs, qui, normalement, doivent être mis dans des sacs jaunes et orientés directement vers l'incinération. Elle a, dans ce sens, mis en garde contre l'utilisation de sacs d'une autre couleur qui sont généralement jetés dans les décharges publiques, qui peuvent constituer un danger pour l'environnement et l'homme. Elle a appelé à la nécessité de former et de sensibiliser les personnels de santé publique sur le respect des normes de tri, affirmant que 80% de ces personnels sont disposés à recevoir cette formation pour protéger le malade et les corps médical et paramédical des maladies nosocomiales. Le poids des maladies nosocomiales pèse lourdement sur les hôpitaux, en raison des problèmes d'hygiène et de l'absence de normes dans le tri des déchets. Le taux de décès dûs aux maladies nosocomiales varie entre 2 et 8% et diffère d'un pays à l'autre, a-t-on rappelé lors de cette journée. Le rôle des correspondants d'hygiène formés ces dernières années est primordial. Pour Zahia Bekka, correspondante d'hygiène au service de gastro-hépato-entérologie, il est urgent de lutter contre les maladies nosocomiales qui font un ravage. Il faut veiller à faire la distinction entre les collectes, afin d'éviter toute erreur et mauvaise manipulation. Les normes de tri des déchets sont, aujourd'hui, connues. Il est donc nécessaire de les mettre en application et de veiller au respect des protocoles de tri et de surveillance permanente pour assurer la sécurité des malades et accueillir ces derniers dans un hôpital propre. Les accidents exposant au sang constituent aussi un problème majeur auquel fait face le personnel médical. 25% de ces accidents surviennent lors des prélèvements de sang. Après avoir présenté les différentes mesures de prévention contre ces contaminations et les normes de bonnes pratiques pour le tri et le conditionnement des déchets, le service d'épidémiologie s'est intéressé à la pratique dans les services de l'hôpital Mustapha. Un audit a donc été réalisé dans le cadre de l'étude nationale de prévalence des infections nosocomiales, lancée par le ministère de la santé en 2006. Selon le Dr Benmami, les résultats ont montré que le tri à la source est incorrect. Cela, a-t-elle souligné, est dû à la non-conformité des conteneurs de conditionnement. L'indisponibilité de sachets spécifiques à ces déchets serait aussi une cause principale de ce mauvais tri à la source, que ce soit dans les salles de prélèvement, au laboratoire, dans la salle de soins ou dans la chambre du malade, où les trois quarts des déchets à risques infectieux sont produits. Le manque de formation est aussi, selon le Dr Benmami, une des raisons de cette mauvaise gestion du tri des déchets. Elle recommande, ainsi, des cycles de formation au profit du personnel médical sur le risque infectieux et sur la réglementation.L'engagement des gestionnaires au sujet de l'hygiène hospitalière doit être aussi permanent, tout en étant persévérant dans l'application des mesures en vigueur.