Les cours du pétrole ont nettement rebondi jeudi à New York, regagnant une partie de ce qu'ils avaient perdu la veille, dans un marché en proie à la volatilité qui tentait de se trouver un plancher malgré le surplus d'offre. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars a grimpé de 2,03 dollars (4,19%), à 50,48 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), repassant au-dessus du seuil très surveillé des 50 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance est monté de 2,41 dollars, à 56,57 dollars, sur l'Intercontinental Exchange (ICE). "Il s'agit ici surtout aujourd'hui d'un rebond technique à la suite d'une violente chute des cours, mais le marché reste dans une dynamique de très grande volatilité", a relevé Matt Smith, de Schneider Electric. Assommés par l'annonce d'un nouveau gonflement des stocks de brut américains, parvenus à des niveaux historiques, les cours du WTI avaient dévissé de presque cinq dollars mercredi, soit presque 9%, enregistrant comme le Brent à Londres sa plus grosse perte depuis novembre. Cette dégringolade faisait elle-même suite à un essor des prix de presque 20% sur trois séances jusqu'à mardi soir, les investisseurs misant sur une baisse de l'offre à long terme face au repli des investissements des groupes pétroliers et de l'activité de forage aux Etats-Unis. "La volatilité a été incroyable sur les marchés du pétrole ces cinq derniers jours, l'indice VIX sur le WTI (une mesure de la volatilité) a atteint 62%, son plus haut niveau depuis 2009", a constaté Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank. Mais, "quand l'on voit l'ampleur de la chute des cours depuis six mois", et alors que l'on pressent que les prix se rapprochent de la fin de ce cycle, ce n'est pas vraiment étonnant, a commenté Gene McGillian, de Tradition Energy. "Les fondamentaux du marché restent très baissiers" pour l'instant, a toutefois prévenu Matt Smith. Dans ce contexte, le décompte du nombre de plates-formes pétrolières par la société de services pétroliers Baker Hughes qui sera publié vendredi est très attendu, les opérateurs recherchant de nouveaux signes de ralentissement de la production d'or noir aux Etats-Unis. Outre un rebond technique, un léger accès de faiblesse du dollar après des statistiques américaines jugées mitigées a aussi apporté un peu de soutien aux prix du brut jeudi, selon les analystes. Moins le billet vert est fort, plus les investisseurs munis d'autres devises sont incités à acheter des actifs libellés dans cette monnaie, comme les matières premières. En Asie, les cours du pétrole connaissaient dans les échanges matinaux une hausse limitée par les craintes que la chute de l'euro ne pèse encore sur la demande d'or noir dans un marché déjà surabondant. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars prenait 42 cents, à 48,87 dollars dans les premiers échanges. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance gagnait 71 cents, à 54,87 dollars.