Il semble que Saïd Barkat, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a décidé de mettre de l'ordre au sein des établissements hospitaliers et des structures sanitaires, et d'offrir des soins de qualité aux citoyens. Inspectant, hier, le Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Mustapha Bacha, à Alger, il a insisté sur trois points, selon lui, majeurs : l'hygiène, la formation et la performance. Il a réitéré son engagement de sanctionner les responsables en commençant, dira-t-il, «par moi-même», et de fermer les services où le manque d'hygiène est constaté. «Cela relève de la responsabilité de tous, allant du directeur à l'agent d'entretien», précisera-t-il. Car, pour lui, la médecine, ce n'est pas seulement un matériel de haute qualité, la médecine c'est l'hygiène. «Nous devons lutter contre toutes les maladies nosocomiales», a-t-il déclaré, s'adressant aux professionnels de la santé présents à la conférence de presse qu'il a animée au niveau de l'auditorium du service d'orthopédie-traumatologie. «Une personne atteinte d'une maladie nosocomiale, en plus de la maladie initiale, coûte à l'Etat 80 millions de centimes», fera-t-il savoir. Les hôpitaux algériens ont acquis des équipements de nouvelle génération pour le bien-être du malade. Il a d'ailleurs exigé des professeurs, maîtres assistants, assistants, résidents, internes et personnel paramédical d'accomplir leur tâche dans les normes internationales, tout en leur ordonnant d'«aller assister aux conférences internationales afin d'acquérir de nouvelles expériences et techniques». Le deuxième point, c'est le volet formation. A ce propos, il a interpellé les professeurs à former plus de spécialistes car le pays est dans le besoin : «Il ne suffit pas de construire, il nous faut aussi des médecins spécialistes. Nous allons ouvrir bientôt des hôpitaux dotés d'un équipement de haute qualité qui serviront de terrains de stage à nos étudiants à l'intérieur du pays afin de garder les liens et les relations. C'est eux qui vont prendre la relève. La formation doit se décentraliser, c'est la recherche, la formation et des soins de haut niveau.» Et de poursuivre : «Un CHU n'est pas un dispensaire. Des unités de soins de proximité prendront en charge les premiers soins du malade.» Le secteur de la santé publique s'est aussi attaché à promouvoir une hiérarchisation des soins, de base et spécialisés, pour les rapprocher des malades, à réduire la pression qui pèse sur les services d'urgence. A une question portant sur la contractualisation des soins dans les hôpitaux avec les organismes de Sécurité sociale qui devait être effective au début de l'année en cours, il répondra : «Cela prendra du temps. Des efforts considérables ont été fournis pour sa mise en œuvre dans les délais fixés.» Cette contractualisation permettra aux assurés de ne payer qu'une partie des frais médicaux dans les hôpitaux, l'autre partie étant couverte par la caisse de Sécurité sociale, selon une nomenclature définie des soins. Pour ce qui est de l'importation des médicament, le ministre a été clair : «La liste des médicaments interdits à l'importation est élaborée, on ne revient pas dessus, mais en cas de pénurie il y a lieu d'importer les médicaments qui sont en rupture pour la santé et le bien-être du citoyen». Sur ce point, il a mis en exergue le taux de production de l'Algérie, estimé a 29%, mais qui reste, selon lui, insuffisant. Le ministre a par ailleurs félicité les professeurs en les qualifiant de «meilleurs», avant de dresser le bilan des greffes réalisées dans chaque spécialité depuis 2002 : greffe rénale, 475 cas, foie, 27 ; cornée, 1 200, moelle osseuse, 1 253. N. B.