Hier encore, pour le deuxième jour consécutif, des établissements scolaires à travers le pays étaient fermés aux élèves des trois paliers (primaire, moyen et secondaire), à l'appel des sept syndicats (CLA, Snapest, Unpef, Snte, Snapap, Snapep et Satef) regroupés au sein de la Coordination des syndicats de l'éducation (CSE). Des élèves et des parents d'élèves s'en inquiètent, notamment dans la région de Kabylie et d'autres wilayas de l'intérieur du pays où l'accès à l'école était quasiment impossible, durant des jours, suite aux intempéries, précisément les fortes chutes de neige. La guerre des chiffres s'est également poursuivie : les syndicats qui insistent sur un taux de suivi de plus de 85% et le département ministériel qui avance à peine 10%. Quoi qu'il en soit, il y a eu grève et cette grève a été suivie par des enseignants, perturbant la scolarité des enfants et le fonctionnement des établissements. Le nombre des élèves pénalisés aurait même atteint les 5 millions, fait remarquer M. Meziane Meriane, porte-parole du Snapest, également professeur de mathématiques. Ce dernier se réfère au chiffre donné par le ministère et non celui des syndicats. «Supposons donc que le taux de suivi soit réellement de 10%. Cela va nous donner 52 000 enseignants grévistes (10% des 520 000 enseignants en exercice). Chaque enseignant assure au moins trois classes de 40 élèves. Cela va faire 52 000 x 3 x 40, soit plus de 5 millions d'élèves.» C'est assez convainquant comme explication. Le Snapest et, certainement les autres syndicats de la CSE, tiendront chacun son conseil national, la semaine prochaine, afin de décider des suites à donner au mouvement. Parallèlement, durant la même semaine, le Cnapeste lancera son mouvement et celui-ci illimité dès le départ : une journée de grève renouvelable à partir du 16 février. L'espoir né de la disponibilité de la ministre Mme Nouria Benghebrit de composer avec les syndicats et de prendre en charge toutes leurs doléances s'anéantit. Et avec lui la confiance des parents en les enseignants et en les services du département ministériel. Voilà que tout est remis en cause en pleine période des devoirs du deuxième trimestre. Les compositions sont annoncées pour le 1er mars. Cela ne réjouit pas les enfants, particulièrement ceux des classes de terminale qui, eux aussi, si l'agitation des syndicats persiste, ne tarderont pas à sortir dans la rue réclamer ce qu'ils appellent le seuil. Par ailleurs, dans une déclaration faite à la Chaîne I de la Radio algérienne, la ministre Mme Nouria Benghebrit a qualifié de démesurées certaines revendications des syndicats initiateurs du mouvement de grève. «Il est illogique que des enseignants soient promus d'une manière automatique vers un grade supérieur sur la seule base de l'ancienneté sans passer par les cycles de formation ni être soumis à des concours comme cela est revendiqué actuellement par les syndicats qui ont appelé à la grève» a-t-elle dit. Aussi, pour ce qui est de la retraite après 25 ans de service, et en comptant les années de formation universitaire et le service national, «les grévistes veulent partir à la retraite après seulement 18 ans de travail. C'est une revendication insensée qui ne peut être satisfaite». K. M.