Photo : S. Zoheïr Synthèse de Ziad Abdelhadi «La prise de conscience est réelle, en Algérie, face à la crise alimentaire», a souligné, hier à l'APS, Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, après sa participation au sommet de haut niveau de l'ONU sur l'agriculture et la sécurité alimentaire, tenu à Madrid du 26 au 27 janvier 2008. La déclaration a été faite lors de la visite de travail de deux jours de notre ministre de deux jours en Espagne, à l'invitation de son homologue, Mme Elena Espinosa. Le ministre algérien a signalé que la politique algérienne dans ce domaine s'inscrit en droite ligne des appels lancés lors de la réunion citée plus haut. Pour convaincre que la prise de conscience est réelle en Algérie, il a expliqué que «le lancement depuis deux années d'une politique de relance agricole et rurale est un recentrage autour de deux axes fondamentaux : améliorer la production et la productivité et développer en même temps la diversité économique en milieu rural, à travers la lutte contre toute forme d'exclusion et la création des conditions d'un développement harmonieux et équitable». Il a fait remarquer que ce sont «autant de conditions nécessaires pour faire face à la crise alimentaire et auxquelles ont appelé les participants à la réunion de Madrid». Le ministre, rappelons-le, avait présenté lors de cette réunion de haut niveau de Madrid, la nouvelle politique nationale du renouveau de l'économie agricole et rurale, et a affiché l'adhésion totale de l'Algérie aux objectifs fixés par les différents sommets mondiaux consacrés à la sécurité alimentaire. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a, par ailleurs, soutenu que la rencontre de Madrid a constitué un «appel fort et pressant» en direction de tous les pays, afin d'inscrire dans les prochaines années l'agriculture et la sécurité alimentaire dans leur agenda politique comme une «priorité absolue». Dans ce sens, il a expliqué qu'il s'agit, en fait, de «la sécurité au sein des pays mais dans le monde aussi», et qu'il appartient à ces pays d'intégrer dans leur politique «toutes les nouvelles donnes que sont, notamment, les changements climatiques, et les menaces qui peuvent surgir ici et là». M. Benaïssa a estimé que la communauté internationale «est en train de tirer les enseignements» des deux dernières années de «crise mondiale amplifiée par la crise économique». Celle-ci pourra être surmontée par les grands pays développés, mais les raisons et les causes de la crise alimentaire «persistent encore et nécessitent un travail plus en profondeur par chaque pays», a-t-il conclu. Notons que lors de sa visite en Espagne, le ministre algérien a eu à étudier avec son homologue espagnole les opportunités de coopération entre les deux pays.