«Je comprends les préoccupations des uns et des autres à ce sujet, mais l'exploitation de ce gaz n'est pas à l'ordre du jour», a-t-elle indiqué ajoutant que les opérations menées actuellement ne sont que des «forages pilotes afin de collecter les données sur ce gaz pour savoir ce que nous avons comme gisements. Nous sommes seulement en phase d'exploration», a-t-elle affirmé. Se voulant rassurante, Mme Boujemaa a réaffirmé que l'exploitation de ce gaz n'aura aucun impact sur l'environnement. «Ce sont des bureaux d'études et des chercheurs qui ont confirmé cela, sachant que nous n'avons pas eu recours à des études américaines ou françaises, mais à des études qui ont été faites en Algérie par des bureaux d'études algériens.» La ministre a également révélé que de plus en plus de pays se lancent dans l'exploitation du gaz de schiste. «L'Arabie saoudite s'est récemment lancée dans l'exploitation du gaz de schiste, l'Europe laisse la porte ouverte à l'exploitation de ce gaz.» D'autre part, la ministre a estimé que la mission de la protection de l'environnement est une mission «complexe» car elle englobe plusieurs secteurs et la gestion de plusieurs aspects. Elle a affirmé que l'objectif de son département dans ce sens reste l'amélioration des conditions de vie des citoyens, la conservation du capital naturel et la protection de l'environnement de manière globale qui constitue «un point central dans le plan d'action du gouvernement». Le programme de la protection de l'environnement se veut «mobilisateur» selon Mme Boujemaa, incluant ainsi tous les intervenants et tous les secteurs dans cette action. S'exprimant en chiffres, la première responsable a indiqué que «124 centres d'enfouissement technique sont répartis sur le territoire national. Ces centres seront renforcés prochainement par des centres de traitement thermique des déchets». Le plan d'action du ministère de l'Environnement consiste aussi en l'éradication des décharges sauvages. Mme Boujemaa a indiqué dans ce sens que «64 décharges sauvages ont été réhabilitées alors que 20 autres sont en cours de réhabilitation». Evoquant le sujet de l'avancement des travaux de réhabilitation des décharges de Oued Smar et d'Ouled Fayet, l'intervenante a affirmé que «la décharge d'Oued Smar constituait un véritable combat écologique, car elle était une source de nuisance pour les habitants. Sa réhabilitation a débuté en 2010, d'ici juin ou juillet prochain cette ancienne décharge cédera place à un parc citadin». De même pour la décharge de Ouled Fayet qui sera transformée en parc citadin dont la réception est prévue pour avril 2016. En matière de recyclage des déchets, la ministre a estimé que «l'Algérie pourrait économiser 300 millions d'euros chaque année grâce au recyclage». L'Algérie produit chaque année plus de 13,5 millions de tonnes de déchets. «Le taux de récupération était de 5% ces dernières années, en 2014 nous avons enregistré un taux de 14%. On s'est fixé l'objectif des 25% de taux de récupération cette année, et nous espérons atteindre les 45% en 2016», a expliqué la ministre. Mme Boujemaa a affirmé dans ce contexte que le problème de transport entrave les opérations de gestion et transfert des déchets. «Le transfert des déchets par route en camion nous fait perdre beaucoup de temps, les coûts financiers sont considérables sans parler de l'aspect environnemental.» C'est pour cette raison dit-elle que «nous avons opté pour le transport des déchets par voie ferroviaire, c'est plus économique, écologique et plus rapide. Nous travaillons en collaboration avec le ministère des Transports dans ce sens». A. K.