Le 39e Forum de Davos démarre, aujourd'hui, dans les Alpes suisses. Cette édition s'annonce, selon les organisateurs, «historique» en raison de son nombre «record» de participants. Au total, quelque 2 500 décideurs mondiaux sont attendus dans la station de ski, dont une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement. Pendant les cinq jours de la rencontre, les participants tenteront de «redessiner le monde de l'après-crise». Outre la récession elle-même, un autre thème revient sans cesse à Davos, haut lieu du libéralisme économique : le retour de l'Etat. Après avoir dépensé des milliards pour sauver les banques et soutenir l'économie, quelle marge de manœuvre les gouvernements vont-ils laisser aux entreprises, s'interroge-t-on. «Pour restaurer la confiance qui est fondamentale pour le fonctionnement des marchés, nous avons besoin d'une meilleure régulation, d'une meilleure supervision, d'une meilleure gouvernance des entreprises», répond le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), Angel Gurria. Autre thème fort : le retour du protectionnisme, un réflexe dénoncé haut et fort comme un risque pour la croissance mondiale mais qui apparaît bien tentant pour nombre de dirigeants politiques. Le conflit du Moyen-Orient, notamment la situation humanitaire à Ghaza, est également à l'ordre du jour avec une intervention du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Lors de ce Forum, la Russie et la Chine seront à l'honneur, à l'image de leur poids économique et politique grandissant. Pour sa première visite dans la petite station suisse, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, aura le privilège du discours inaugural tandis que son homologue chinois, Wen Jiabao, s'exprimera le même jour. Parmi les participants, il y a lieu de citer la chancellière allemande, Angela Merkel, le Premier Ministre britannique, Gordon Brown, le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, qui doivent également faire le voyage pour participer au grand «brainstorming». Par contre, l'équipe Obama, concentrée sur l'adoption de son plan de relance économique, secontente d'envoyer une conseillère du nouveau Président. Les participants espèrent tirer des lignes directrices pour le prochain G20 sur la crise, début avril prochain à Londres. La «refonte du système financier» devrait aussi prendre une place de poids avec la présence d'un nombre important de banquiers centraux. Les observateurs estiment que si Davos reste un lieu où l'on vient avant tout faire des affaires en privé et enchaîner les rendez-vous de haut niveau dans les hôtels chics, le besoin de comprendre ce qui se passe dans le monde est, cette fois, palpable. S. B.