Les éleveurs de vaches laitières modernes (VLM) et de bovins destinés à l'engraissements, dans la wilaya de Tizi Ouzou, en nombre important, ne sont pas seulement venus écouter jeudi dernier, à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri, le directeur chargé de l'appui aux élevages et à la production laitière au niveau de l'Office national interprofessionnel de lait (Onil), Djamel Nekkab, qui était l'invité de la fédération locale des éleveurs, mais aussi pour faire part à ce dernier des entraves qu'ils rencontrent dans leurs activités respectives. Dans son intervention d'ouverture à cette réunion, qui s'est tenue à la Maison de la culture Mouloud- Mammeri, Djamel Nekkab a en premier soulevé la problématique du fourrage vert nécessaire en quantité pour une bonne conduite d'élevage. Des insuffisances en volume qui, selon ce responsable, sont dues au fait que «nous avons une agriculture pluviale et nous subissons les caprices du climat». Comment y remédier ? L'approche du directeur serait d'augmenter la superficie irriguée consacrée aux cultures de la luzerne et du sorgo. Et à ce titre Djamel Nekkab à rappeler au parterre que des efforts ont été consentis par l'Etat pour augmenter la superficie irriguée. Et de souligner que «c'est la seule alternative si l'on veut que notre production fourragère augmente de façon à répondre à une demande sans cesse croissante en matière de fourrage destiné à l'alimentation des élevages bovins moderne». Ce dernier a cependant tenu à rassurer les éleveurs que «cette année, et grâce aux fortes précipitations enregistrées jusqu'ici, il y aura moins de problèmes et plus de production laitière». Et de poursuivre que «cela va quelque peu réduire le volume des importations de la poudre de lait dont les cours à l'international ont connu une hausse, ce qui grève lourdement les ressources financières du pays». Djamel Nekkab a aussi abordé la problématique du développement de lait cru au niveau national. Sur ce point il a indiqué que «les efforts consentis par l'Etat pour développer la filière lait, ont porté leurs fruits, car il y a des résultats probants». La production nationale a enregistré un saut quantitatif. Toutefois ce responsable a reconnu que la faible production de fourrage engendre chez les éleveurs des surcoûts de dépenses pour pouvoir nourrir leur cheptel en aliment de bétail. «Des dépenses financières qui mettent dans la gène les éleveurs bovins» a reconnu le responsable auprès de l'Onil. Ce dernier a enfin tenu à saluer les éleveurs de la wilaya pour les efforts qu'ils consentent dans un contexte difficile, mais ce qui ne les empêchent pas de produire plus. Une performance qui les installent à la tête du classement des wilayas qui produisent et collectent le plus de lait cru. Après l'allocution du responsable de l'Onil, est venu le tour des éleveurs de prendre la parole. Selon Rabah Ouguemat, président de la fédération locale des éleveurs bovins, «les prix trop élevés de l'aliment de bétail n'encouragent pas le développement et la promotion de l'élevage bovin, et donc de la production de lait et de viandes rouges, dont le prix demeure élevé en raison de cette situation». De son côté, Yazid Sadaoui, éleveur de la région de Bouzguène, a expliqué que l'aliment de bétail (mélange énergétique et protéique de céréales, destiné à l'alimentation de la vache laitière et du jeune bovin) coûte 4 000 DA le quintal, une botte de foin est cédée à 1 600 DA, et une botte de paille «jadis utilisée comme litière est aujourd'hui pour nourrir des vaches laitières», déplore-t-il, coûte 1 000 DA. Quant aux fourrages verts, qui tiennent une place prépondérante dans l'alimentation des bovins et notamment de vaches laitières, ils sont quasiment inexistants, a-t-il affirmé. Notons enfin que les éleveurs de bovins et les producteurs de lait présents à cette rencontre, ont souligné leur détermination à «défendre leur activité qui demeure leur gagne-pain et qui représente un savoir-faire local qu'il faudra préserver». Après ces interventions Djamel Nekkab a annoncé à propos des problèmes soulevés par les éleveurs bovins, que la prochaine réunion du Conseil national interprofessionnel de la filière lait, sera l'occasion de discuter de tous les problèmes que rencontre la filière. «Ce qui va permettre de dégager des solutions pour développer la production laitière et aboutir à la substitution progressive du lait produit à partir de la poudre importée par du lait cru de production nationale», a indiqué enfin le représentant de l'Onil. Z. A. Devant le désengagement de leur unique client Les cultivateurs de maïs la région d'Adrar inquiets Par Ziad Abdelhadi Même cause, mêmes effets. Les producteurs de maïs de la wilaya d'Adrar se trouvent encore une fois confrontés à la problématique de ne pouvoir écouler leur importante production de cette plante céréalière. Leur principal client, à savoir l'Office national de l'aliment du bétail (Onab), a décidé d'appliquer à la lettre ce qui est inscrit dans le cahier des charges signé par les deux parties. Les producteurs ont à charge d'acheminer leur maïs vers le site de réception de l'Onab. Mais cette année le point de livraison est situé à près de 1 000 km des champs de récolte. Ce qui n'arrange pas les producteurs, car selon eux «le coût de transport de la récolte va trop s'élever par rapport à ce qu'il était, ce qu'aucun d'entre nous ne saurait supporter». Et pourtant, faut-il le rappeler, le P-dg de l'Onab avait, dans une déclaration faite à l'APS l'année dernière, promis de régler certains problèmes liés au transport de la récolte qui se sont posés avec acuité durant la campagne précédente. Un engagement qui avait stimulé les agriculteurs qui se sont nouvellement versés dans la culture du maïs. Ce n'était qu'une illusion pour ceux de la wilaya d'Adrar car se retrouvant confrontés au même problème. Par ailleurs il faut croire que ces derniers n'ont pas d'autre choix que de se soumettre à l'exigence de l'Onab. C'est d'autant plus incontournable pour eux dans la mesure où quand bien même un acheteur venait à faire une demande, c'est pour une infime quantité comme ça été très souvent le cas les années précédentes. Cependant certains espèrent que l'office fasse un geste envers eux en décidant de contribuer quelque peu à leurs frais de transport ou bien de diminuer la distance entre les champs de maïs et le point de livraison. La deuxième solution est plus plausible car l'office dispose de structures d'ensilage plus près d'Adrar, à moins que celles-ci soient déjà utilisées et alors il faudra les rendre disponibles. Ce qui en soi va demander du temps. Chose que redoutent les cultivateurs sachant pertinemment que le maïs amassé à l'air libre perd de son taux d'humidité. Rendant ainsi le maïs moins dense et de piètre qualité. En clair le risque de moisissure peut s'élever et c'est toute la campagne qui est compromise. Un scénario qui peut mettre à rude épreuve les producteurs de la région d'autant plus que la plupart sont à leur première expérience dans ce type de culture. En effet, c'est tout leur engouement à se verser dans la culture de cette plante céréalière qui risque de tomber à l'eau. Comme il leur sera difficile de combler leurs pertes financières après une telle déconvenue due à la mévente de leur récolte de maïs. De ce fait et comme le bouche à oreille marche très vite chez nous, ils seront de moins en moins nombreux les exploitants agricoles de la wilaya d'Adrar à vouloir récidiver pour ceux qui l'on fait ou d'autres à tenter l'expérience de la culture du maïs. Cela est d'autant plus déplorable au vu des résultats de la campagne 2015 qui ont atteints des rendements de 75 quintaux à l'hectare sur une superficie cultivée totale de 300 hectares ce qui est en sorte très encourageant. Des résultats qui d'ailleurs qui s'inscrivent dans le cadre des objectifs du ministère de l'Agriculture et du Développement rural (Madr) qui en effet s'efforce ces trois dernières années à encourager la culture du maïs parce que c'est le principal intrant dans la fabrication d'aliments de bétail et de volaille et qui de plus peut satisfaire en partie les besoins du pays en cette plante céréalière qui jusqu'ici sont entièrement tributaires de l'importation de plus en plus pesante sur le budget de l'Etat. Et pour preuve les achats à l'externe du maïs sont sur le coup d'une tendance haussière tant en valeur qu'en volume avec 14,93 millions de dollars pour 3,8 millions de tonnes entre janvier et novembre 2014, contre 813,82 millions de dollars pour 2,9 millions de tonnes sur la même période de 2013. Pour revenir à la stratégie du Madr d'encourager la culture du maïs il y a lieu de rappeler qu'elle tire sa raison à partir des rendements atteint dans la vallée du M'zab. Le rendement moyen à l'hectare a atteint dans cette vallée 56 qx avec des pics de 80 qx enregistrés à El Menéa. Ce qui a encouragé d'autres agriculteurs à tenter l'expérience de produire cette céréale localement, à la faveur des facilitations accordées par les pouvoirs publics en matière d'accès au foncier notamment dans le Sud, et ce, par la voie de la mise en valeur. Comme ils peuvent bénéficier de soutien financier pour l'acquisition d'équipements pour économiser l'eau d'irrigation jusqu'à 60%, car ce type spéculation consomme beaucoup d'eau. Le gouvernement s'est engagé également à acheter toute la production des agriculteurs à un prix «très avantageux», à 4 500 DA/quintal, soit le double du cours international. Z. A.