Photo : Riad Par Badiâa Amarni Le gouvernement algérien ne cesse d'encourager le développement de l'agriculture toutes filières confondues à travers le territoire national. Secteur créateur de richesses par excellence, l'agriculture est en phase d'être renforcée, notamment avec la mise en place, ces dernières années, d'une stratégie minutieusement élaborée qui n'est autre que la politique du renouveau agricole et rural. Cette stratégie, qui non seulement permet de fixer les populations rurales, ambitionne aussi d'augmenter les capacités du pays en production du lait et des viandes. Cette ambition est en train d'être mise en place à travers la réorganisation et la professionnalisation des différentes filières. La filière lait et viande, malgré les mesures incitatives au profit des éleveurs, ne peut être développée et porter ses fruits sans le développement de la production fourragère.Les responsables à charge du secteur de l'agriculture et du développement rural sont conscients que l'amélioration de la productivité et l'augmentation substantielle des effectifs du cheptel passent inéluctablement par l'augmentation de la sole fourragère, voire l'accroissement des disponibilités alimentaires du bétail. Une action qui aura sans nul doute un impact positif et direct sur l'augmentation de la production du lait et des viandes. Vulgarisation auprès des agriculteurs Djamel Barchiche, chargé de la communication au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, estime qu'«il est important, voire indispensable de développer la culture fourragère si l'on veut augmenter la production des viandes et du lait. Il s'agit en effet d'un mécanisme où tous les chaînons doivent fonctionner simultanément, correctement et avec cohérence». Ces dernières années, beaucoup d'efforts sont consentis pour développer la filière fourragère en Algérie. Des expériences sont même menées à travers l'ensemble du territoire national. Il s'agit en somme d'une véritable dynamique enclenchée et constatée sur le terrain, notamment en ce qui concerne le développement de la culture du maïs grain et du maïs fourrager. Les statistiques parlent de plus de 600 hectares à récolter dont 100 ha l'ont été dans la wilaya de Ghardaïa. Une opération de récolte a été effectuée au début du mois en cours. «Une autre opération est prévue cette fois-ci à Adrar et concerne une superficie de 200 hectares. Elle se déroulera vers la mi-décembre», indique M. Barchiche.A noter que pour la récolte au niveau de la première wilaya, il a été procédé à l'organisation d'une rencontre au profit des agriculteurs potentiels afin de leur permettre de se lancer dans cette culture, dont le développement s'avère incontournable, notamment pour les filières lait et viandes. «150 agriculteurs intéressés par cette culture ont été invités à assister à l'opération de récolte», a confié le responsable de la communication du département de Rachid Benaïssa. Le but étant de leur permettre de constater d'eux-mêmes comment développer cette culture en Algérie et de constater également la réussite à laquelle sont arrivés les agriculteurs de Ghardaïa, d'Adrar et même d'Oran. Un défi qu'ils ont relevé et un pari réussi. Ceux des autres wilayas peuvent faire de même et réaliser des résultats importants. Des mesures incitatives pour les agriculteurs La volonté des agriculteurs accompagnée par une batterie de mesures mises en place par les pouvoirs publics peut concourir à cette réussite. Les nouveaux avantages concernant la culture du maïs sont vulgarisés auprès des agriculteurs et éleveurs. Pour encourager cette nouvelle culture du maïs fourrager et en grains, les CCLS auront la tâche de prendre en charge tous les frais de la dotation des céréaliers en matériels adéquats et en semences sélectionnées. Le prix de 4 800 DA/q sera offert aux fellahs pour leurs récoltes, alors qu'actuellement, le maïs ne dépasse pas les 3 500 DA/q au marché parallèle. Ces incitations financières au profit des céréaliers ont pour objectif d'introduire en masse la culture du maïs. Ce dernier est un produit très demandé que les pouvoirs publics importent en devises avec tout ce que cela entraîne comme fluctuations des prix du marché mondial et surtout améliorer la production laitière avec notamment les nouvelles dispositions de l'Onil (Office national interprofessionnel du lait) avec les laiteries où le lait cru de vache laitière doit être incorporé. Quant au maïs fourrager, qui se vend à la tonne sous forme de balles enrubannées en plastique, est un aliment de bétail de base important qui peutêtre stocké durant plus de deux ans, selon les spécialistes en la matière. Une aubaine pour l'élevage bovin en période de sècheresse et pendant la saison hivernale. Le responsable du ministère de l'Agriculture a déclaré que «si on veut réduire les importations de la poudre de lait et des viandes et améliorer notre sécurité alimentaire, d'une manière générale, nous devons mener une bataille sur plusieurs fronts à la fois. C'est-à-dire développer en même temps la production du lait et des viandes, mais aussi des fourrages. Et c'est justement là l'essence de la politique de renouveau agricole et rural». Une initiative à encourager.