A. Lemili «Les choses ne vont pas comme elles devraient l'être. Elles auraient pourtant pu être mieux être prises en charge depuis le démarrage de la saison, voire même à l'intersaison. En fait, le plus gros souci demeure la propension à prendre la grosse tête pour tout président qui a le privilège d'être à la tête du CSC.» Propos que nous a tenus un ancien bailleur de fonds du doyen du football à l'est du pays. Lequel doyen est entré dans une phase de turbulences depuis quelques jours. Ce qui n'est pas nouveau pour qui connait et l'histoire et les lieux des Vert et noir et qui ne peut que savoir également que la vie de ce club aux milliers de supporters est à l'image de ce qu'est le tracé chahuté d'un ECG chez un malade chronique du cœur. Encore une fois, le soft siège situé au milieu de l'avenue Aouati Mostefa a vécu une situation peu ordinaire, mais dont la particularité est que lorsqu'elle se manifeste (la situation), ce qui est loin d'être courant, elle est réellement porteuse de nues. Dans la matinée de dimanche passé et tout au long de la journée par ailleurs plus deux ou trois dizaines de supporters ont fait le siège du... siège exigeant, selon ce que nous dans un grand chahut l'un d'eux «... un changement à hauteur de la direction et le retour de Soussou». Soussou, pour ceux qui ne le connaissent pas est un dirigeant parmi tant d'autres qui ont défilé à la tête du club. De son identité dans le civil, il s'agit de Boulhabib Mohamed, président à répétition en plus d'autres responsabilités et dont la particularité est de «vivre» sur un titre de champion gagné, il y a deux ou trois décennies et d'en faire surtout un inépuisable fonds de commerce. L'autre particularité du personnage est sa réputation sulfureuse laquelle, paradoxalement, lui confère une sorte d'aura auprès des milliers de supporters locaux. Sur cet aspect précis, l'un des «allumés» qui assiégeaient les locaux du club dira : «Lui, il tient ses promesses... c'est un homme qui fait faire dans leur pantalon à tous ceux qui ne voient pas en le CSC le plus grand club d'Algérie. C'est parce qu'il dérange à la ligue, la fédération, le ministère et même le gouvernement que ceux qui n'aiment pas le club et Constantine font des pressions pour qu'il demeure loin de la gestion du club.» Les turbulences amplifiées de ces derniers jours lui sont imputées par la majorité des supporters clubistes... Précision oblige, les quinquas. En ce qui concerne Omar Bentobbal, l'actuel mentor du CSC évacue du revers de la main toute idée de démissionner. D'ailleurs, pourrait-il en être autrement lorsqu'on sait qu'il n'a pas été élu, mais désigné par l'actionnaire majoritaire du club en l'occurrence Tassili Air-Lines, filiale de Sonatrach. Un actionnaire qui, chaque saison, ne vient pas la main vide puisqu'il alloue une manne financière pour le fonctionnement du club qui dépasserait la soixantaine de millions de dinars. En fait, le club est en train de payer cash la démesure qui, régulièrement, anime ses dirigeants pour ne pas dire les responsables les plus en vue, des responsables parce qu'enivrés par l'ancrage populaire phénoménale du CSC se retrouvent pris au jeu démentiel de challenges dont ils ont des difficultés à honorer a posteriori. Ainsi, à la veille de l'entame de l'actuelle saison, la direction du club avait annoncé et assumé son intention de jouer le doublé championnat-coupe d'Algérie. Résultat des courses, le CSC a été éliminé en 1/8 de finales de Coupe d'Algérie et, pis encore, est sous la menace de la relégation. Le club en est à son troisième entraîneur, même si le premier donnait entière satisfaction et en apportait la preuve par les résultats. Mais, il est toutefois connu que le CSC ou ses directions ponctuelles ne peuvent souffrir de fonctionner dans la sérénité. Des voix se sont élevées, ces 48 dernières heures, elles sont le fait d'anciens dirigeants qui appellent à la retenue et la pondération et en l'absence d'un comité de supporters «... souhaiteraient que l'on laisse l'équipe dirigeante actuelle continuer son bonhomme de chemin puisqu'il ne reste que sept rencontres qu'il faudrait s'évertuer à préparer et assumer dans la plénitude mentale et une ambiance sereine même si cela relève de la gageure», conclura l'ancien dirigeant et bailleur de fonds du club. A. L.