La 4e édition du Festival culturel international de promotion des architectures de terre, «Architerre», se déroulera du 18 au 29 avril à Alger et Adrar. Coïncidant avec la célébration du mois du patrimoine, l'objectif principal de ce festival consiste en la sensibilisation des futurs acteurs de la préservation du patrimoine et de la construction aux vertus du matériau terre, ainsi que la promotion des avantages économiques, écologiques et socioculturels des architectures de terre et la sensibilisation des futurs acteurs de la construction au bien-fondé et à l'importance de la relance de la production de constructions contemporaines en terre. Il faut préciser qu'«Architerre» revêt un caractère professionnel et s'adresse en priorité aux étudiants et enseignants algériens en architecture et en génie civil. Il cible également les promoteurs et autres intervenants dans la protection du patrimoine architectural bâti en terre ainsi que dans la relance de la production d'un cadre contemporain bâti en terre. La cérémonie d'ouverture du 4e «Architerre» se déroulera le 18 avril prochain à 17h à la salle Ibn Zeydoun de l'Oref d'Alger. Le coup d'envoi sera donné par des allocutions de la ministre de la Culture, Nadia Labidi, du directeur de l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme d'Alger, Mohamed-Salah Zerouala, et de la Commissaire du festival, Yasmine Terki, qui est la cheville ouvrière de cette manifestation et la directrice du Centre algérien du patrimoine culturel bâti en terre (CAP Terre). Les présents assisterons ensuite à la projection du film documentaire Les révolutions de la terre, suivi d'un débat en présence du réalisateur François Le Bayon et animé par Akli Amrouche, directeur de la revue Vie de Villes. Tourné en Egypte, en Syrie, au Pérou, en Birmanie, au Mali (à Djenné, ville Patrimoine mondial de l'Unesco) et sur l'île de Mayotte (Océan Indien) ce documentaire s'attache à montrer comment, en ce début de XXIe siècle, la terre crue devient le matériau d'avenir de la construction pour les pays pauvres comme pour les pays riches. Après le débat, place à la cérémonie de remise des prix aux lauréats du concours «Terres d'avenir», en présence des membres du jury, ainsi que la présentation et le lancement du concours «Intervenir sur le patrimoine bâti en terre». Dans le cadre du programme du festival qui se déroulera du dimanche 19 au jeudi 23 avril prochain à l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme d'Alger (Epau), un espace lecture sera installé sous un chapiteau de 25 m2 implanté dans les jardins de l'école, afin d'offrir aux étudiants, enseignants et festivaliers la possibilité de consulter une sélection d'environs 300 ouvrages, essentiellement dédiés aux architectures de terre et à la préservation du patrimoine, acquis dans le cadre de deux expositions réalisées par le ministère de la Culture sur le thème des architectures de terre en 2009 et 2011. L'espace exposition sera, lui aussi, installé sous un chapiteau de 25 m2 implanté dans les jardins de l'Ecole. Il permettra de découvrir une partie de la version itinérante de l'exposition «De terre et d'argile», réalisée par l'architecte Yasmine Terki dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, Capitale de la culture islamique» et présentée à Tlemcen en 2011 et Alger en 2012. Par ailleurs, du 19 au 23 avril, quatre ateliers pratiques d'initiation aux techniques de construction en terre seront implantés dans les jardins de l'Epau : l'atelier arcs, voûtes dômes, l'atelier abobe et blocs de terre comprimés, l'atelier pisé et l'atelier enduits en terre. Les ateliers seront animés par des spécialistes internationaux de la construction en terre, venus d'Afrique du Sud, d'Algérie, du Brésil, du Chili, de Colombie, de France, du Guatemala, d'Inde, d'Italie, du Japon, du Portugal, de Suisse, du Togo, de Tunisie et des Etats-Unis. Les experts seront secondés par les architectes et ouvriers professionnels du CAP Terre, De même, afin d'agrandir le champ de sensibilisation aux architectures de terre, une nouvelle activité a été introduite pour cette 4e édition : l'atelier adolescents, dédié aux collégiens et lycéens, en plus de l'atelier enfants créé lors de la précédente édition. Il est également prévu deux journées d'information et de sensibilisation le 22 et 23 avril. Au menu, une série de conférences autour de la thématique centrale du festival. Parmi les conférences programmées, on citera «Les architectures de terre, un patrimoine universel», de Hubert Guillaud et Mariana Correia, «La restauration de la Grande Mosquée de Mopti au Mali par le Trust Aga Khan pour la Culture», de Giselle Taxil Wardell, «Stratégie algérienne pour la réhabilitation de l'image des architectures de terre», de Yasmine Terki, «Avancées de la recherche scientifique sur la construction parasismique en adobe», de Marcial Blondet et Sofía Rodríguez-Larraín, «L'argile : une matière ancienne pour l'architecture moderne Ecoclay : enduits, peintures et plaques d'argile», de Javier Rodriguez, «Développement des éco-bétons avec les matériaux locaux», de Arezki Tagnit Hamou et «Recherche, développement et promotion des architectures de terre», de Satprem Maïni, qui est l'invité du festival. Le festival se déroulera également dans la ville d'Adrar avec la présentation du film documentaire Les révolutions de la terre le 24 avril à la salle de cinéma d'Adrar, en présence du réalisateur. De même que, comme à Alger, des journées de sensibilisation et d'information seront organisées à l'Université africaine Ahmed-Draïa d'Adrar les 24 et 25 avril. S. B.