Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, est arrivé à Sotchi pour la première visite en Russie d'un haut responsable américain depuis le début de la crise en Ukraine. Au menu des discussions : les négociations sur le nucléaire iranien, mais aussi la guerre en Syrie et la situation en Ukraine. Dès son arrivée, John Kerry, accompagné de son homologue russe Sergueï Lavrov, a déposé une gerbe de fleurs à un mémorial de soldats soviétiques tués lors de la Seconde guerre mondiale. Le ton semble à l'apaisement entre les deux grandes puissances. Il sera question du cessez-le-feu en vigueur dans l'est de l'Ukraine, depuis février, et aussi des négociations sur le nucléaire iranien, particulièrement critiquées par les alliés de Washington. John Kerry, qui s'est entretenu la semaine dernière avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, rencontrera Vladimir Poutine pour l'informer de la teneur de cette conversation, alors qu'un accord définitif sur le programme nucléaire iranien devrait être conclu avant le 30 juin. «C'est le moyen le plus efficace» d'arriver à un accord, a souligné le responsable du département d'Etat américain. Le grave conflit syrien, où les groupes rebelles soutenus par les Etats-Unis combattent les forces gouvernementales, est également au cœur de cette rencontre, tout comme la situation désastreuse en Libye et la menace posée par l'organisation Daech. Les relations entre la Russie et les Etats-Unis ont connu une crise sans précédent depuis la fin de la Guerre froide, arrivée à un pic avec le conflit entre séparatistes prorusses et forces pro-occidentales en Ukraine, et le vote de la péninsule ukrainienne de Crimée en mars 2014 en faveur de son annexion à la Russie. Mais après plus d'un an de tensions, les signes timides d'une possible détente commencent toutefois à apparaître. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a qualifié d'«extrêmement positive» la venue de John Kerry, confirmant que les discussions concernent aussi bien les relations bilatérales entre les Etats-Unis et la Russie que les «problèmes internationaux les plus urgents». Pour les Etats-Unis, la priorité semble aujourd'hui la résolution du conflit en Ukraine, compliqué par les sanctions économiques prises par les Occidentaux contre la Russie. Cette rencontre intervient après la visite remarquée à Moscou de la chancelière allemande Angela Merkel, qui a notamment critiqué l'absence de progrès dans la crise ukrainienne. Kerry devrait se rendre à Antalya, en Turquie, pour un sommet de l'Otan, où seront présents les ministres des Affaires étrangères des pays membres. Outre le nucléaire iranien et la crise en Ukraine, John Kerry compte aussi évoquer la crise en Syrie, alors que les Américains critiquent de nouveau Damas. M.B/Agences