La situation en Ukraine et la lutte contre l'organisation autoproclamée "Etat islamique" (EI, Daech) seront au menu de la 51e Conférence sur la sécurité vendredi à Munich (Allemagne) qui réunira une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement. Des dirigeants américains, russes, européens et moyen-orientaux sont attendus à cette rencontre, dont la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, ainsi qu'une soixantaine de ministres des Affaires étrangères et de la Défense. Plusieurs sujets doivent être évoqués lors de cette conférence, qui se déroulera du 6 au 8 février dans la capitale bavaroise, dont notamment la lutte contre Daech qui a conquis de vastes territoires à cheval entre l'Irak et la Syrie ainsi que la situation en Ukraine, où les combats dans les régions de l'Est ont fait des dizaines de morts. Le conflit ukrainien reste sur le devant de la scène marqué notamment par une confrontation qui s'est accentuée entre les occidentaux et la Russie accusée d'armer et de soutenir les rebelles pro-russes dans l'Est. Plusieurs rencontres bilatérales sont prévues, notamment entre le président ukrainien Petro Porochenko et le vice-président américain Joe Biden, et la présence attendue des chefs de la diplomatie américaine John Kerry et russe Sergueï Lavrov. Ces dernières semaines la situation s'est dégradée dans l'est de l'Ukraine, où l'ONU a recensé 224 civils tués et 545 blessés à la suite des combats et des bombardements qui ont touché les zones d'habitations. D'après le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH), plus de 5.300 personnes ont péri et plus de 12.000 autres ont été blessées depuis le début du conflit dans l'est ukrainien. Près d'un million de personnes ont dû quitter leurs foyers. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a fait part mercredi de sa préoccupation face à la situation qui prévaut dans ce pays et a de nouveau appelé à "un cessez-le-feu durable et à une action diplomatique et politique de toute urgence". La chancelière allemande Angela Merkel a estimé la veille que l'espoir d'un règlement diplomatique du conflit demeurait toujours, tout en reconnaissant ne pas s'attendre à une solution rapide de la crise. Le secrétaire d'Etat américain devait aborder jeudi lors d'une visite à Kiev la fourniture d'armes à l'armée ukrainienne qui fait face à l'avancée des rebelles dans l'Est. Outre l'Ukraine, la situation au Moyen-Orient, la crise mondiale des réfugiés et la lutte contre le terrorisme seront également sur la table des discussions lors de cette 51e Conférence sur la sécurité. En Syrie et en Irak, la coalition internationale menée par les Etats-Unis mènent des opération contre Daech qui a lancé en juin 2014 une offensive lors de laquelle il a pris le contrôle de larges pans du territoire irakien, principalement dans les régions sunnites, face à la déroute des forces armées. En Irak, quelque 1.375 personnes ont été tuées et 2240 autres blessées dans des actes de terrorisme et de violence depuis le début de l'année. En 2014, on recense au moins 12.282 morts et 23.126 blessés du côté des civils. Pour combattre l'EI, le président des Etats-Unis Barack Obama a demandé une enveloppe totale de 8,8 milliards de dollars dans son projet de budget pour l'exercice 2016 rendu public lundi. L'armée américaine et ses alliés en ont effectué près de 2.000, qui ont tué plusieurs milliers de combattants de l'organisation radicale islamiste armée, selon le gouvernement américain. Pour Washington, l'EI représente une menace immédiate pour l'Irak, la Syrie et les alliés et partenaires des Etats-Unis dans la région, puisqu'il cherche à renverser des gouvernements, à contrôler des territoires, à terroriser des populations et à attaquer les Etats-Unis et leurs partenaires aux quatre coins du monde". Autre sujet important lors de cette rencontre internationale, les négociations autour du nucléaire iranien. Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, attendu à Munich, pourrait y rencontrer ses homologues du groupe 5+1 pour tenter de débloquer les discussions sur le programme nucléaire. L'Iran et les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), qui ont déjà échoué par deux fois à conclure un accord global sur le programme nucléaire iranien, veulent parvenir à régler cette crise diplomatique avant le 1er juillet. En raison de son programme nucléaire controversé, l'Iran est sous le coup de sanctions économiques occidentales.