Au menu de cette réunion où sera présenté pour la première fois un rapport sur la situation mondiale rédigé par des experts de renommée internationale : la situation en Ukraine qui a entériné le retour à la guerre froide, voire le risque d'une nouvelle guerre en Europe, et la lutte contre l'organisation autoproclamée Daech qui a conquis de vastes territoires à cheval entre l'Irak et la Syrie « Aujourd'hui nous comprenons que les menaces au Proche-Orient sont si fondamentales qu'elles remettent en cause l'existence même de plusieurs Etats dans leur forme actuelle. L'Europe vit l'escalade d'un conflit militaire et ses relations avec la Russie pourraient se dégrader jusqu'au niveau de la guerre froide », affirme Wolfgang Ischinger, chef du groupe d'experts et président de la conférence. La Russie, qui aurait commencé à chercher des partenaires en Asie (Chine, Inde, etc), serait-elle dans le viseur de cette conférence ? Même si tout porte à croire que le pays de Poutine sera confronté à une vague de menaces et d'accusations, il est fort probable, estiment les experts, que l'Occident n'arrivera pas à avoir la peau de l'ours russe. Ceci dit, les discours de John Kerry et du vice-président américain Joseph Biden, prévus ce matin, pourraient apporter, à la lumière des résultats de la visite d'hier d'Angela Merkel et de François Hollande à Moscou, un début de réponse à cette question. L'initiative de François Hollande et Angela Merkel soutenue par Barack Obama et, l'Otan, qui approuvé jeudi un renforcement de ses capacités à l'Est en créant une nouvelle force de 5.000 hommes rapidement mobilisable et six « centres de commandement » en Europe de l'Est, près de la Russie, a tout, au terme de 10 mois de conflit, d'une médiation de la dernière chance. Jeudi, les deux dirigeants européens ont exposé leur plan à leur homologue ukrainien Petro Porochenko qui dit « espérer un cessez-le-feu ». Selon la presse allemande, ce plan prévoit « un cessez-le-feu immédiat » et « une autonomie plus grande aux séparatistes ». Parallèlement à cette initiative franco-allemande, les Etats-Unis songent à livrer des armes à l'armée ukrainienne, au risque de voir les Russes interpréter ce geste comme un « casus belli ». « Il ne faut pas permettre à la Russie de redessiner la carte de l'Europe », déclare depuis Bruxelles, Joe Biden estimant que « l'Ukraine se bat actuellement pour sa survie ». Outre l'Ukraine, la conférence se focalisera sur l'effondrement de l'ordre mondial, la crise des réfugiés, la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme, la crise en Syrie et l'éternel dossier nucléaire iranien. Plusieurs rencontres bilatérales sont prévues, notamment entre le président ukrainien et le vice-président américain, le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif et ses homologues du groupe 5+1. Même le quartette rappellera son existence à Munich. Une réunion ministérielle aura lieu.