Photo : Zoheïr Par Kamel Amghar «On ne demande pas de l'argent aux gens […] On les convie à en gagner», répète sans cesse Mohamed Abdelouahab Rahim, P-DG du groupe Dahli, au cours d'une rencontre, tenue le week-end dernier, avec la presse et les entrepreneurs de la wilaya de Béjaïa. L'homme d'affaires, qui intervient dans le cadre de la promotion de l'emprunt obligataire de 8,3 milliards de dinars lancé le 11 janvier par son consortium, n'a pas tari sur l'instauration des bonnes pratiques économiques et sa volonté à diversifier la structure de son capital dans la réalisation du mégaprojet d'Alger Médina. Un business district qui s'étend sur une superficie globale de 2 millions de mètres carrés au cœur de la capitale. Cette nouvelle cité, dont on s'apprête à réceptionner les premiers équipements au cours de cette année, ambitionne de devenir le centre nerveux de la première ville du pays à l'image du quartier de la Défense à Paris, la City à Londres ou Manhattan à New York. Cet important ensemble immobilier, conçu dans un style moderne, comprend des tours de bureaux, des apparts-hôtels, un parc aquatique, un hyper centre commercial, un palais des congrès multifonctionnel, une marina avec un port de plaisance, des tours d'habitation et d'autres luxueuses annexes. Après une description assez détaillée du projet, le patron de Dahli s'est ensuite penché sur l'importance d'associer un maximum de participants à la réalisation de cette cité du futur pour garantir son succès ultérieur. «Même si on disposait de fonds propres nécessaires à la concrétisation de l'ensemble, le bon sens nous inciterait immanquablement à faire profiter un maximum d'Algériens. C'est un partage qu'on veut faire pour que nos compatriotes se sentent vraiment chez eux à Alger Médina. C'est tout l'esprit de l'entreprise», précise M. Rahim en soulignant l'intérêt de son groupe à offrir un cadre d'excellence à l'expression du génie algérien en la matière. Lui succédant à la tribune, M. Slimani, le premier responsable de la trésorerie du groupe, s'est longuement attardé sur la viabilité financière du projet et les garanties offertes aux souscripteurs. «Les obligations représentent une dette exempte d'impôts et peuvent êtres vendues en Bourse avant leurs échéances. Dans le cas présent, l'émetteur a offert une solide garantie composée d'hypothèques sur des biens immobiliers déjà existants et dont la valeur est estimée à 23 milliards de dinars. C'est parfaitement transparent, d'autant plus que la Spa Dahli, présente sur le marché algérien depuis près de 20 ans, est en constante croissance avec un chiffre d'affaires supérieur à 3,5 milliards de dinars en 2008», a-t-il indiqué avant de déborder sur les audits positifs effectués par les autorités publiques de régulation. De son côté, El Hachemi Siagh, P-DG du bureau de conseil et d'études financières Stratégica, a exclu tout impact de la crise financière mondiale sur la rentabilité de l'investissement en question. «Notre système bancaire est à l'abri des turbulences spéculatives du marché boursier. L'impact, même indirect, de cette crise est négligeable dans le cas qui se pose présentement à nous», tient-il à rassurer avant d'expliciter les différentes étapes franchies dans l'obtention du visa de la Bourse d'Alger suite à la satisfaction de nombreuses conditions administratives et financières qui garantissent la solvabilité de l'émetteur. En guise de conclusion, Mohamed Abdelouahab Rahim n'a pas caché le vœu de son entreprise à créer un effet d'émulation et d'entraînement qui poussera d'autres groupes privés algériens à voir grand pour réaliser des investissements similaires qui répondraient aux besoins spécifiques des métropoles comme Oran, Annaba, Sétif, Constantine ou encore Béjaïa. «Il appartient simplement aux Algériens de construire et de développer leur pays. L'investisseur étranger ne doit servir que d'appoint. On a tous les moyens pour réussir : la compétence, les moyens financiers et la dynamique économique de notre marché», se plait-il à conclure devant une assistance, visiblement acquise à cette thèse patriotique.