L'aviation israélienne a de nouveau bombardé la surpeuplée bande de Ghaza. Un énième acte d'agression contre une population sous occupation. Le Premier ministre israélien, l'extrémiste Benjamin Netanyahu, et son ministre de la Guerre, Moshé Yaalon, ont déclaré dans deux communiqués distincts qu'ils tenaient le mouvement de résistance Hamas pour «responsable des tirs de la bande de Ghaza» vers Israël. Le sempiternel prétexte des roquettes qui tombent dans les champs est ressorti pour justifier de véritables actes de guerre, voire de terrorisme d'Etat. Depuis, les menaces des Israéliens pleuvent à l'encontre de Ghaza véritable prison à ciel ouvert. «La bande de Ghaza paiera un prix très lourd, tellement lourd qu'il conduira quiconque nous provoque à regretter ses actes (...) Je ne conseille à personne de nous mettre à l'épreuve», a hurlé le dirigeant de l'Etat occupant. La Ligue arabe a dénoncé les bombardements israéliens, et accusé le gouvernement de Netanyahu de chercher des prétextes pour entraver une reprise des négociations de paix. L'armée d'occupation a, de fait, brisé le cessez-le-feu qui a mis fin à 50 jours d'agressions l'été 2014. Les quelques roquettes tirées depuis la fin de la guerre destructrice menée par les Israéliens s'étaient abattues dans des zones arides très proches de la bande de Ghaza. Lors de l'agression de l'été 2014, près de 2 200 Palestiniens avaient été massacrés et des milliers blessés. Alors que l'aviation de l'armée d'occupation larguait ses bombes sur Ghaza, l'Etat de Palestine insistait sur le rejet de l'invitation de Netanyahu à négocier l'annexion des futures colonies juives en Cisjordanie occupée, appelant Israël à s'engager en faveur d'une solution à deux Etats basée sur les frontières de juin 1967. «L'invitation de Netanyahu vise à avoir une légitimation palestinienne et internationale pour poursuivre les constructions dans les colonies illégales. Ce qui est inadmissible sur le fond comme sur la forme», a souligné le négociateur palestinien en chef Saëb Erakat. Il a ajouté à ce propos que la direction palestinienne était engagée à poursuivre sa politique d'internationalisation de la question palestinienne et soumettre ce dossier aux instances internationales, en se dirigeant vers le Conseil de sécurité de l'ONU et la Cour pénale internationale (CPI) concernant notamment le respect du droit international. Réagissant à cette nouvelle tentative de manipulation israélienne, le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a appelé à l'arrêt total de la colonisation, estimant que «toute négociation doit être fondée sur la reconnaissance des frontières de 1967 et d'El-Qods comme capitale de l'Etat palestinien indépendant». «Par les propos qu'il a tenus, le Premier ministre israélien a montré qu'il n'était pas disposé à mettre un terme à la colonisation et à s'engager à l'établissement d'un Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967 et avec El Qods-Est comme capitale», a estimé, de son côté, le chef de la diplomatie palestinienne, Riyadh Al-Maliki. M. B./Agences