La cérémonie d'ouverture a été rehaussée par la présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, des ministres FLN et d'autres non FLN, des représentants d'autres formations politiques, dont le Front des forces socialistes (FFS) représenté par deux de ses membres dirigeants, de diplomates et de représentants de la société civile. L'on note également la présence du secrétaire général de la centrale syndicale Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, ainsi que de l'ancien Chef du gouvernement, Belaïd Abdesselam. Grand évènement du jour, le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a été plébiscité, à main levée, président du parti. Président du parti et non président d'honneur, a insisté le ministre et membre dirigeant du FLN, Tahar Khaoua, qui en a fait la proposition et l'a soumise au vote. Et la différence est de taille. En 2005, lors de la tenue du 8e congrès, Bouteflika a été plébiscité président d'honneur. Dans son allocution, jeudi, à l'ouverture des travaux du congrès, Amar Saâdani, le secrétaire général du parti, a cité plusieurs fois Abdelaziz Bouteflika comme étant président du parti et non président d'honneur. Tahar Khaoua a demandé, non sans insistance, que la chose soit officielle. Et c'est consigné dans la nouvelle feuille de route du parti, décidé à continuer dans la voie de «la préservation des acquis de la Révolution du 1er novembre 1954» et l'application du programme du président Bouteflika. Saâdani le déclare clairement : «Le FLN est au service du président Bouteflika et de son programme.» A l'ouverture des travaux, Amar Saâdani a salué la présence des militants, représentés par les 6 000 délégués, mais aussi celle de M. Sellal, en sa qualité de Premier ministre. Un signe fort du gouvernement, qui reconnaît ainsi la légitimité du congrès malgré toute la controverse et la polémique, soutenues par l'aile des contestataires. Ces derniers, engagés dans un combat sans relâche contre la direction actuelle du parti, ont été déboutés à deux reprises par la justice. La justice a tranché en faveur de la tenue de ce congrès, le gouvernement reconnaît sa légitimité et le chef de l'Etat soutient avec force le parti, non sans lui recommander de maintenir sa place de première force politique du pays et de pionnier dans le processus d'édification. C'est clairement dit dans le message lu en son nom par le ministre et membre dirigeant du parti FLN, Tahar Khaoua. Le chef de l'Etat a commencé sa lettre par la phrase : «Permettez cette intrusion au sein du congrès de votre parti antique, mes responsabilités constitutionnelles me dictant d'exercer ma mission sans attache partisane et d'être le Président de tous les algériens quelle que soit leur obédience.» Bouteflika s'adressait donc aux congressistes en tant que «Président de tous les algériens» et non président du FLN. Il n'empêche, les congressistes ont insisté pour que «ce Président de tous les algériens» soit aussi «le président du FLN», considérant, en quelque sorte, qu'il n'y a pas de différence entre les deux statuts du fait, soutiennent-ils, que «le programme du chef de l'Etat est celui du FLN». Mieux encore, le chef de l'Etat mise grandement sur l'ex-parti unique pour l'application de son programme, à court, moyen et long terme. «Votre congrès est appelé, en effet, à assurer la continuité du combat par un attachement constant aux principes et valeurs suprêmes de notre glorieuse révolution», a écrit le président Bouteflika dans son message. Et ce dernier de dire «le mérite de vos dirigeants qui ont su préserver la cohésion de la structure du parti historique enraciné dans l'esprit des Algériens malgré les difficultés qui ont marqué son long parcours, après que notre pays s'est engagé dans le pluralisme politique et en dépit de moult tentatives de déstabilisation qui l'ont ciblé au cours des dernières années». L'autre mérite revient aux «militants qui ont réussi à surmonter les difficultés conjoncturelles, à travers une forte mobilisation, une vigilance accrue et davantage de clairvoyance pour la sauvegarde de leur parti et la promotion de son rôle à la pointe de la bataille d'édification de l'Algérie en la propulsant au rang des pays développés». Renouvelant sa confiance au parti et aux dirigeants, ainsi qu'aux militants du parti, le chef de l'Etat s'est montré davantage confiant en les capacités du parti à atteindre les objectifs souhaités : «Si le FLN historique a réalisé l'exploit d'affranchir le pays du joug colonial, son successeur, le parti du FLN, qui était et demeure le socle de l'édifice social et politique national, poursuit son rôle vital dans la dynamisation de la marche du pays à l'ère du pluralisme, la consolidation du processus de construction et d'édification et la consécration de la pratique démocratique.» Et le président Bouteflika de poursuivre, comme pour booster davantage l'équipe FLN : «Je reste persuadé que le parti du Front de libération nationale qui entame une nouvelle étape de son parcours, évoluera en adéquation avec les exigences de l'heure, en se dotant des moyens de se positionner à l'avant-garde de l'incontournable processus de renouveau national et en débarrassant notre société de tous les aspects du sous-développement.». Aussi, «je demeure confiant que vous ferez de ce parti un pôle de référence, un véritable réceptacle de toutes les bonnes volontés, autres compétences et talents prometteurs mais surtout le centre d'intérêt de tous ceux qui contribuent de près ou de loin à conforter notre Etat républicain et à l'aider à accomplir au mieux ses missions de gestion des affaires du pays et du peuple à la faveur d'un effort continu et progressif, en multipliant les programmes de sensibilisation et d'encadrement et en poursuivant la démarche de mobilisation des militantes et des militants au service de la stratégie nationale globale.» De son côté, Amar Saâdani a insisté sur la réunification des rangs au sein du parti, et appelé au retour des anciens, affirmant que les portes du bureau du secrétaire général sont ouvertes pour tous. Il a aussi affirmé l'ouverture du parti aux autres forces politiques du pays et sa disponibilité à travailler avec elles dans le respect des principes et des idées de chacune de ces forces. K. M.