L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui a décidé ce mois-ci de garder sa production au même niveau, a noté un déclin de la surproduction de brut sur le marché international, ce qui va pousser les prix à la hausse, a ajouté le ministre. Il y a eu aussi une baisse du nombre d'installations de forage et de stocks pétroliers, a-t-il précisé. Après avoir chuté de 60% entre juillet 2014 et début 2015, les cours du brut ont rebondi en mars et avril, encouragés par la réduction du nombre de forages et l'arrêt de la hausse des stocks aux Etats-Unis. Depuis quelques semaines, ils se sont stabilisés autour de 60 dollars pour le baril de WTI (référence aux Etats-Unis) et de 65 dollars le baril pour le Brent de la mer du Nord. Or, selon l'AIE, cette robustesse ne peut s'expliquer uniquement à partir des fondamentaux du marché. Certes, la croissance de la demande a été plus forte que prévu depuis le début de l'année, avec une hausse de 1,7 million de barils par jour (mb/j) au premier trimestre, son rythme «le plus élevé depuis quatre ans», après une progression d'environ 700 000 mb/j sur l'année 2014. Mais cette hausse, encouragée par la reprise économique mondiale, la baisse des prix du pétrole et un hiver plus froid que l'an dernier, «est faible au regard de l'essor de l'offre mondiale, qui a grimpé de 3,1 mb/j sur la même période», a estimé l'AIE dans son rapport mensuel de juin. «Malgré des signes de ralentissement de l'offre des pays hors Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), en particulier aux Etats-Unis, la croissance de la production mondiale reste exceptionnellement élevée», a-t-elle observé. Si cette situation fait grimper les stocks, leur répartition par type de produit raffiné et par région ne correspond pas à celle de la demande, et «c'est cette disparité entre offre de produits et demande de produits qui semble avoir soutenu les prix» des produits raffinés et, indirectement, du pétrole brut, a révélé l'AIE. De façon générale, le marché du raffinage est en situation de surcapacité, mais à court terme, «des retards et des avaries sur les projets empêchent les raffineurs émergents des pays hors de l'Ocde de répondre à la croissance de la demande locale», tandis que les restructurations «ont significativement réduit les capacités (de raffinage) dans l'Ocde», a détaillé l'agence. Lorsque les raffineries en construction atteindront leur plein potentiel de production, cette rareté relative devrait donc disparaître, tout comme le soutien qu'elle apporte aux cours du brut, a-t-elle averti. Tombé à 45 dollars en janvier, son plus bas niveau depuis près de six ans, le prix du baril de Brent a depuis entamé un rebond qui l'a ramené au-dessus de 65 dollars. Mais il reste loin des 115 dollars atteints il y a un an. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 64,93 dollars, hier en fin de matinée, en hausse de 48 cents par rapport à la clôture de mardi. A New York, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance gagnait 45 cents à 61,46 dollars. «Les prix ont été stimulés par la publication des chiffres de l'association professionnelle American Petroleum Institute (API), qui ont montré une baisse de 3,2 millions de barils des stocks de brut la semaine dernière», notaient les analystes de Commerzbank. Les statistiques de l'API qui sortent la veille de la publication des chiffres officiels du Département américain de l'Energie (DoE) sont scrutées par les investisseurs, car elles offrent un aperçu du niveau des stocks avant la publication du rapport du DoE. Les marchés s'attendaient donc hier à ce que le DoE fasse état d'une nouvelle baisse des stocks de brut. Selon une prévision médiane des experts pétroliers, les stocks de brut auraient baissés de 2 millions de barils pour la semaine achevée le 19 juin. B. A./Agences