La sélection algérienne masculine de handball a terminé le Mondial 2009 de Croatie à la 19e place. Auparavant, les responsables techniques de l'équipe avaient indiqué que l'objectif était de finir à la 16e place. Le bilan est mitigé. Si, durant le premier tour, l'Algérie avait complètement raté sa participation en perdant toutes ses rencontres, dans ce qui est appelé la coupe du Président, qui détermine le classement des équipes non qualifiées au second tour, elle s'est quand même ressaisie en remportant quatre matches. Cela est-il, pour autant, synonyme d'une bonne santé du handball algérien, d'autant plus, que, de l'avis de plus d'un, la sélection algérienne s'est très mal préparée pour cet important rendez-vous ? Rien n'est évident. Il faut dire que, d'une manière générale, le handball algérien, de l'avis de plusieurs spécialistes, notamment l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Aziz Derouaz, qui a assisté au Mondial, a beaucoup régressé au fil des années. Les raisons sont multiples : absence de formation et, par conséquent, de relève, absence d'une stratégie de développement et de promotion de la discipline, manque d'infrastructures, disparition de plusieurs clubs ayant donné jadis des joueurs de haut niveau etc. D'ailleurs, Aziz Derouaz a déclaré que «la prestation des Verts en Croatie est le résultat de la mauvaise préparation». «Les clubs algériens sont eux également responsables de la situation actuelle de la petite balle algérienne, puisque ils n'arrivent plus à donner de grands joueurs en raison du manque de moyens», a-t-il ajouté. A propos des bons résultats du Groupement sportif des Pétroliers (GSP ex-MCA), sur les plans national et continental, Derouaz a laissé entendre que cela n'est que «l'arbre qui cache la forêt», avant d'affirmer qu'«aujourd'hui, il faut se rendre à l'évidence que le GSP a besoin de rivalité». A ce titre, rappelons que le club que gère la compagnie pétrolière nationale, Sonatrach, monopolise le handball national en enchaînant titre sur titre. Ses bonnes prestations ne s'arrêtent pas là puisque l'équipe s'affirme également sur le plan continental. Au mois de décembre dernier, le GSP a remporté, au Maroc, la trentième édition du championnat africain des clubs champions en s'imposant en finale face à l'équipe marocaine de la Rabita de Casablanca. Certains amoureux de la petite balle, en Algérie, se demandent même pourquoi le GSP (ou le MCA) s'affirme en Afrique, au moment où l'équipe nationale algérienne, composée pourtant de bon nombre de joueurs mouloudéens, ne peut faire la même chose. En vérité, si l'on croit les analyses de certains spécialistes, ce qui pose véritablement problème dans le handball national, c'est le niveau du Championnat national. Hormis le GSP, il n'y a pas un seul club qui puisse s'imposer sur le plan continental ou régional. C'est pour cela que Derouaz déclare que le GSP «a besoin de rivalité». Un seul club qui domine tout le temps un championnat n'est pas souvent une chose positive pour la discipline. On s'en souvient, la saison précédente, en France, face aux mauvaises prestations des clubs français de football dans les compétitions européennes (Ligue des champions et Coupe de l'UEFA), Bernard Tapie, l'ancien patron de l'Olympique de Marseille, a indiqué que cela est dû à la suprématie de l'Olympique Lyonnais sur le football français depuis plusieurs années. Il a ajouté qu'il faut impérativement des concurrents à l'OL. Il est vrai que l'ex-MCA est, de l'avis de plus d'un, très bien géré. Mais les moyens financiers ne sont pas tout. Le président du GSP, Mohamed Djouad, avait déclaré, il y a plusieurs mois, que son club, section basket-ball, avait perdu deux de ses meilleurs joueurs parce qu'une autre équipe leur avait proposé une meilleure offre. C'est dire que tout ne se résume pas à la présence d'une bonne manne financière. En dernier lieu, il faut dire qu'au niveau du Championnat national, il est impératif de faire en sorte que les autres clubs suivent la cadence du GSP pour créer une véritable «compétitivité» et faire évoluer le niveau du handball national. A. A.