La facture des importations algériennes a connu ces derniers mois des baisses notables dans plusieurs groupes de produits, dont les médicaments, les véhicules, les matériaux de construction et le lait. En attendant la confirmation de cette tendance d'ici la fin de l'année, d'autres opportunités se présentent à l'Algérie sur le marché international qui connaît depuis quelques temps de grands bouleversements. C'est le cas notamment de la dévaluation de la monnaie chinoise face au dollar. Le renchérissement de la valeur de la monnaie américaine confortera ainsi le pouvoir d'achat de l'Algérie sur les différents marchés internationaux et particulièrement chinois. Des économistes, cités par l'APS, jugent que cette dévaluation du yuan pourrait se traduire par une baisse de la facture des importations algériennes provenant de la deuxième économie mondiale. Ils expliquent, en fait, que le gros des importations algériennes se fait avec la Chine devenue, depuis 2013, le premier fournisseur de l'Algérie. En chiffres, les exportations chinoises vers l'Algérie, libellées en dollar, ont atteint 6,82 milliards en 2013 avant de passer l'année suivante 2014 à 8,2 milliards de dollars. La facture s'est stabilisée durant le 1er semestre de l'année en cours à 4,33 milliards de dollars. Ainsi, au vu de ces chiffres, Kamel Rezzig, économiste et universitaire, juge que «la dévaluation du yuan, décidée par les autorités monétaires chinoises, est une mesure destinée à rendre les exportations de ce pays asiatique plus compétitives sur le plan prix». Il estime ainsi qu'avec un dollar plus onéreux par rapport au yuan, il est sûr que l'Algérie devrait payer moins cher ses importations. Néanmoins, pour le même expert, il s'agit d'une dépréciation conjoncturelle imposée par la situation morose de l'économie chinoise et destinée à relancer les exportations en les rendant moins chères. Pour sa part, l'expert financier, Mohamed Gharnaout, conforte cette analyse. A ses yeux, la baisse de la valeur du yuan devrait soutenir les exportations chinoises en les rendant moins chères dans les marchés extérieurs. «Il est clair que la valeur des exportations chinoises vers l'Algérie sera revue à la baisse dans la foulée de la dépréciation du yuan et cela aura, certainement, un effet direct sur la balance commerciale algérienne», analyse Gharnaout. Quoique minimes, il faut dire que ces projections pourraient rééquilibrer, un tant soit peu, la balance commerciale devenue déficitaire depuis le début de l'année en cours. Déjà en 2014, selon les chiffres officiels, l'emballement des importations de biens et la baisse des exportations s'étaient traduits par une forte contraction de l'excédent commercial à seulement 0,59 milliard de dollars, alors qu'il était de 9,73 milliards de dollars en 2013. Cette chute brutale et sensible de l'excèdent commercial atteignant un niveau jamais enregistré depuis l'année 1998, est due principalement au retournement du marché pétrolier entamé en juin 2014. Face à une hausse effrénée de la facture des importations, atteignant près de 60 milliards de dollars en 2014, le gouvernement cherche actuellement à réduire la dépendance du pays à la production étrangère. L'exécutif entend réduire cette facture de quelque 30 milliards de dollars dans les années à venir à travers un soutien massif aux producteurs locaux. S. B./APS