La dévaluation du dinar serait défavorable pour plusieurs segments de l'économie. Conséquence de la crise financière internationale, le dinar subit une dévaluation reconnue par les milieux financiers nationaux. Cette dévaluation est une suite logique de l'inflation. Cette dernière est estimée actuellement à 4,3% contre 3,5% en 2007. Ce constat est lié à la dernière envolée des prix des produits alimentaires, notamment ceux des matières premières sur le marché international. Ce phénomène se traduit automatiquement par une baisse du pouvoir d'achat et de la valeur de la monnaie. D'après les données monétaires de la Banque d'Algérie, le dinar algérien a perdu plus de 20% par rapport au dollar et 25% comparé à l'euro. Selon la même source, le dollar s'est échangé à 73,5 dinars pour le mois de décembre contre une moyenne de 60 entre juin et septembre. Tandis que l'euro est cédé à 103,4 dinars contre 83 dinars pour la même période. La chute du dinar se traduit ainsi, par une dépréciation de la monnaie. Cet état de fait désigne l'altération de l'objectif de change que les autorités monétaires du pays s'assignent dans le cadre d'une politique économique. Les réserves de change sont estimées à 138 milliards de dollars à la fin de novembre dernier, selon Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie. En outre, la dévaluation du dinar aura pour conséquence de réduire la facture d'importation et de freiner la consommation. Evoquons dans ce sens que la dévaluation consiste à modifier le taux de change d'une monnaie. Comme la facture des importations ne cesse d'augmenter et que nos exportations sont tributaires des hydrocarbures, la balance commerciale connaît un déséquilibre. Relevons dans ce cadre que la facture des importations à atteint le chiffre de 35 milliards de dollars en 2008. Les autorités espèrent qu'une politique de dépréciation de la monnaie permettra de réduire le volume des importations. Cependant, avec une monnaie trop faible, on pénalise directement les importateurs des produits finis ou destinés à la transformation. Ce qui n'arrangerait pas les affaires des chefs d'entreprise, surtout pour les besoins de leur production. Cet état de fait aurait tendance à augmenter les coûts de l'entreprise avec en conséquence une baisse de leur marge bénéficiaire. Il y a lieu de souligner que, selon les principes économiques, la politique de dévaluation a un but préventif afin de ne pas perdre toutes les réserves de change. Pour rappel, l'Algérie a déjà procédé à la dévaluation du dinar dans les années 90. Entre 1991 et 1994, l'Algérie avait, en effet, procédé à trois opérations de dévaluation de sa monnaie: 25% en septembre 1991, 50% en avril 1994 puis 15% en septembre de la même année.