La dévaluation de la monnaie chinoise pourrait se traduire par une baisse de la facture des importations algériennes provenant de la deuxième économie mondiale, en raison de la hausse du pouvoir d'achat du dollar face au yuan, estiment plusieurs économistes contactés par l'APS. Depuis 2013, la Chine est devenue le premier fournisseur de l'Algérie: Libellées en dollars, les exportations chinoises vers l'Algérie ont atteint 6,82 milliards de dollars en 2013 pour augmenter à 8,2 milliards de dollars en 2014, et se sont établies à 4,33 milliards de dollars au 1er semestre 2015. "La dévaluation du yuan, décidée par les autorités monétaires chinoises, est une mesure destinée à rendre les exportations de ce pays asiatique plus compétitives sur le plan prix", explique Kamel Rezzig, économiste et universitaire. "Il est sûr que l'Algérie devrait payer moins avec un dollar plus onéreux par rapport au yuan", soutient-il en rappelant qu'il s'agit d'une dépréciation conjoncturelle imposée par la situation morose de l'économie chinoise et destinée à relancer les exportations en les rendant moins chères. L'expert financier, Mohamed Gharnaout, abonde dans le même sens en affirmant que la baisse de la valeur du yuan devrait soutenir les exportations chinoises en les rendant moins chères dans les marchés extérieurs. "Il est clair que la valeur des exportations chinoises vers l'Algérie sera revue à la baisse dans la foulée de la dépréciation du yuan et cela aura, certainement, un effet direct sur la balance commerciale algérienne", a pronostique-t-il. A rappeler que l'emballement des importations de biens et la baisse des exportations s'étaient traduites par une forte contraction de l'excédent commercial sur l'année 2014, en s'établissant à seulement 0,59 milliard de dollars contre 9,73 milliards de dollars en 2013, soit le plus faible excédent commercial depuis l'année 1998. En 2014, la valeur totale des exportations avait atteint 60,04 milliards de dollars contre des importations de biens de 59,44 milliards de dollars.