D'éventuelles frappes russes contre les djihadistes de Daech s'inscriraient dans le cadre du droit international puisque le président syrien Bachar al-Assad a officiellement demandé à Moscou son aide militaire, à défaut d'une résolution à l'ONU Par Moumene Belghoul Vladimir Poutine a fait un pas de plus dans l'engagement auprès de Damas en obtenant le feu vert de son Sénat pour des frappes aériennes en soutien à l'armée syrienne. Cette accélération de l'engagement de Moscou dans le dossier syrien constitue un élément franc face aux Occidentaux particulièrement embarrassés sur la question de l'avenir du régime syrien. Le Kremlin a expliqué qu'un feu vert de l'ONU ou bien une demande d'aide de Damas suffit à autoriser une intervention militaire russe. Ce qui est actuellement le cas. Selon le chef de l'administration présidentielle Sergueï Ivanov la Syrie qui possède un accord de coopération militaire avec la Russie, a demandé l'«aide militaire» de Moscou. Les sénateurs ont approuvé à l'unanimité la demande du Kremlin d'autoriser le recours à un contingent militaire à l'étranger. Un vote est similaire au précédent envoi de forces spéciales russes en Crimée en mars 2014. Cette demande du chef de l'Etat à la chambre haute est formellement nécessaire pour que Vladimir Poutine, en tant que chef des armées, officialise une intervention militaire pour aider le gouvernement syrien contre les groupes terroristes, mais aussi contre toute agression extérieur. Sergueï Ivanov a tenu à préciser que le dispositif restera pour l'heure limité. «L'objectif militaire de cette opération est exclusivement un soutien aérien aux forces armées syriennes dans leur lutte contre Daech», a souligné Ivanov. D'éventuelles frappes russes contre les djihadistes de Daech s'inscriraient dans le cadre du droit international puisque le président syrien Bachar al-Assad a officiellement demandé à Moscou son aide militaire, à défaut d'une résolution à l'ONU. «L'emploi de forces armées sur le territoire d'un pays tiers est possible par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU ou sur demande des autorités légitimes de ce pays», a tenu à rappeler le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «Il s'agit des intérêts de la Russie», a poursuivi Ivanov. Particulièrement actif sur ce dossier Vladimir Poutine, qui semble refuser le remake du scénario libyen, s'est imposé en quelques semaines comme un acteur inévitable face aux Occidentaux aux postures de plus en plus indéterminées. Poutine avait appelé à la formation d'une «large coalition antiterroriste» contre Daech incluant Damas et Téhéran. La Russie préside une session du Conseil de sécurité de l'ONU sur la lutte «contre la menace terroriste», en premier lieu celle de Daech en Irak et en Syrie. Elle devrait proposer un projet de résolution allant dans ce sens. Pour l'heure Vladimir Poutine a parlé d'un dialogue «constructif et étonnamment ouvert» avec Barack Obama lors de la première rencontre officielle entre les deux hommes depuis deux ans. Mais Moscou, qui a solidement renforcé sa présence militaire dans le nord-ouest de la Syrie en déployant des dizaines d'avions, hélicoptères et tanks et en construisant une base militaire dans l'aéroport de Lattaquié, semble avoir mis inexorablement Damas sous sa protection. M. B./Agences