Le P-dg du Groupe IMetal, Kamel Djoudi, est revenu, hier, sur la récupération du complexe sidérurgique d'El Hadjar par l'Algérie et a livré des explications approfondies quant à la reprise de ses activités de production. Le responsable qui s'exprimait au micro de l'émission L'invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio algérienne, a souligné que «ce n'est ni une opération de renationalisation ni de nationalisation», assurant que l'Etat n'est pas impliqué, ni de près ni de loin, dans cette opération et qu'il n'a nullement l'intention de vouloir réinstaurer un système de monopole. «Le programme d'investissement relatif à cette opération a été négocié avec les banques et inclut des apports d'actionnaires et n'a nécessité le versement d'aucun sou», précisera M. Djoudi, indiquant que la restructuration de cette usine nécessitera un investissement d'environ 600 millions de dollars obtenus auprès de la Banque extérieure d'Algérie (BEA). M. Djoudi a indiqué, par ailleurs, que 120 millions de dinars ont été mobilisés par des actionnaires et 80 millions de dollars proviennent d'ArcelorMittal. L'invité a annoncé, par ailleurs, qu'un programme de recrutement est en cours pour rajeunir les effectifs du complexe. Toutefois, il a garanti que tous les emplois, 4 500 postes, seront maintenus et préservés. Le P-dg d'IMetal escompte que d'ici février ou mars, El Hadjar produira 1,2 million de tonnes d'acier et parviendra, lors d'une seconde phase, à une production globale de 2,2 millions de tonnes. Cette production, ajoute-t-il, sera fortement appuyée par le projet de Bellara, à Jijel, appelé à produire une fois terminé quelque 4 millions de tonnes d'acier. Les autres actions, poursuit-il, vont consister à «reprendre en main les mines de fer alimentant El Hadjar et à relancer le projet d'exploitation de celle de Gara Djebilet, un projet de dimension nationale où tous les secteurs ainsi que les moyens de financement seront mobilisés». Il convient de rappeler qu'en 2012, le complexe d'El Hadjar n'a produit que 580 000 tonnes d'acier, contre un objectif fixé à 700 000 tonnes, notamment à cause de grèves cycliques des travailleurs qui réclamaient de meilleures conditions socioprofessionnelles. Pour l'heure, seul ce complexe produit de l'acier en Algérie, en attendant l'entrée en production de deux nouveaux complexes, dont celui de Bellara. L'Algérie importe annuellement pour une valeur moyenne de 10 milliards de dollars d'acier. Le complexe ArcelorMittal-Algérie a bénéficié d'un projet stratégique d'investissement en vue de moderniser ses installations essentielles pour passer à une production de 2,2 millions de tonnes fin 2017. Un crédit de 355 millions de dollars a été octroyé pour le financement de l'exploitation et l'assainissement de la situation de la société et un autre de 600 millions de dollars pour les besoins de programme d'investissement. F. O.