L'Algérie enregistre une consommation annuelle de près de 8 milliards de dollars de blé, dur et tendre, dont 3,5 à 4 milliards importés de pays de l'Union européenne, ou le prix du blé est le plus élevé par rapport aux marchés mondiaux, alors que notre pays renferme des surfaces céréalières de 8 millions d'hectares, dont un million d'hectares de terres irriguées sur une surface arable de 58 millions d'hectares, a soutenu l'économiste dans sa communication. Il a, en outre, fait état d'une consommation annuelle par l'Algérie de près de cinq milliards de litres de lait et produits laitiers. Le président de l'Organisation nationale de développement de l'agriculture, Brahim Thelidjane, a, de son côté, mis l'accent sur le nécessaire ancrage de la culture de formation spécialisée et de vulgarisation agricole, autrement dit «l'investissement sur la ressource humaine», en vue, dit-il, de former une main-d'œuvre qualifiée pour ce secteur sensible. Constituant un trait d'union entre l'agriculteur et l'administration, l'organisation, basée à Alger, entend créer des coopératives agricoles à travers l'établissement de nouvelles relations avec des organismes pionniers dans le domaine agricole, à l'instar du Conseil de coopération algéro-américain, présidé par Smaïl Chikhoune, afin de développer les grandes cultures (comprendre culture intensive et monoculture), notamment au sud du pays, et de redynamiser les négociations avec des partenaires autrichiens pour mettre en forme un projet de production de lait et de viandes rouges. Sachant qu'il est de notoriété publique que les multinationales, notamment américaines, n'ont au grand jamais aidé au développement de l'agriculture et de l'économie des pays pauvres qui subissent ce type d'accord, il est à se poser des questions sur l'efficacité de ce conseil de coopération. D'autant que l'on ignore encore les conséquences d'une telle collaboration en Algérie, pays qui possède encore un système solide de contrôle des produits, et reste assez intransigeante sur l'importation des OGM. Sans compter les dangers réels de la monoculture sur la santé et l'environnement. On sait aujourd'hui que ce type de culture industrielle est grandement impliqué dans la disparition des abeilles, principal polinisateur, et dont le système immunitaire affaibli les expose à toutes sortes d'épidémies qui les déciment à grande échelle. N. B. M.