Nasser Hannachi Demain s'ouvrira la 13e édition du festival culturel international de jazz de Constantine, Dimajazz, qui s'étalera jusqu'au 3 décembre prochain. Placé au cœur de l'évènement de «Constantine, Capitale de la culture arabe 2015» (Ccca-2015), et donc consacrant une grille pour la circonstance, cette cuvée 2015 rendra hommage à l'un de ses membres fondateurs, en l'occurrence Aziz Djemame disparu il y a 10 ans, comme il honorera également le peuple palestinien et ses artistes qui luttent à leur manière pour alerter davantage l'opinion internationale sur la souffrance de leur concitoyens et leur pays. «Nous avons invité plusieurs de ses amis artistes, dont le talentueux bassiste algérien Karim Ziad, le saxophoniste belge du groupe de jazz Akamoon, Fabrizio Cassol. Et nous avons décidé de lui offrir un spectacle de Billy Cobham, instigateur du jazz-rock», nous dira le responsable de la communication du festival, Nouri Nesrouche. L'organisation d'un tel évènement dans une cité vivant son année culturelle arabe ne déroge à aucune règle en la matière dès lors que les souches du jazz sont également puisées dans le continent. Même si certains stéréotypes reviennent à la charge pour tenter d'éclipser cette partition pourtant «rassembleuse», tout comme d'autres esquisses de culture engagée. En témoigne les serments artistiques manifestés lors de la 12e édition, où des musiciens d'origine africaine se sont mêlés à des pointures universelles de différents horizons pour chanter la condition humaine et la révolte contre les injustices. A ce propos, notre même interlocuteur dira : «Le Dimajazz colle parfaitement à la manifestation Ccca-2015. Primo, lors des présentations du programme de ladite manifestation culturelle arabe, l'ex-ministre a évoqué toutes les grilles qui y sont retenues dont Dimajazz. Secundo, le festival a confectionné un bouquet musical qui mettra en relief les multiples facettes musicales arabes et leur aptitude à se métisser avec celles dites occidentales.» En clair, ce sera une scène musicale arabe novatrice et créative. Les artistes comme la Marocaine Oum, Hamid El Kasri... viendront confirmer ce dialogue fusionné entre l'Orient et l'Occident. En plus, il y a deux projets inscrits dans cette optique. Le premier est l'œuvre d'Akamoon, Aka-Balkan-moon/AlefBa, avec des musiciens syriens, irakiens, égyptiens et bulgares. Le deuxième est Nights in Tunisia qui illustre la musique et le chant arabe avec des rythmiques jazz. En outre, le festival accueille China Moses, Alpha Blondy, les Radios Dervish, Incognito, Cumbia ya, Tamer Abu Ghazaleh et Malted Milk & Toni Green. Le festival Dimajazz, après 12 années de variations artistiques (du jazz pur aux musiques du monde), en passant par des innovations en organisant des masters-class, peut se targuer d'un itinéraire appréciable. Et l'aventure jazzy continue en gardant le même concept. «Nous sommes toujours dans la phase de vulgarisation. Nous sommes en train de démocratiser cette musique qui trouve une base populaire allant crescendo. Plus éloquent que 400 spectateurs en salle, nous avons enregistré la présence de 1 000 personnes sous un chapiteau dans la précédente édition», conclut Nouri. N. H.