Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a appelé, hier à Oran, les journalistes du secteur public à «s'impliquer davantage dans le processus d'édification nationale. Il faut se départir de la mentalité de fonctionnaire et sortir sur le terrain au service de l'Etat et des Algériens, dans le cadre de la déontologie du métier». S'adressant aux journalistes du secteur public, M. Grine, qui s'exprimait au forum du quotidien El Djoumhouria, leur dira qu'ils «doivent chercher et dire la vérité, même si elle est amère. Les commentaires sont les bienvenus, à conditions de ne pas insulter». La presse publique «doit parler en toute liberté, s'impliquer dans le processus d'édification du pays et lancer les débats sur les questions importantes de l'heure», ajoutera-t-il. S'agissant de la question de la déontologie, il a relevé une certaine «amélioration». «Il y a moins d'insultes, moins de diffamation. Tout cela sera réglé lorsque les journalistes éliront leur conseil de déontologie. Chaque média devrait avoir sa propre charte de déontologie. Les insultes ne devraient pas être tolérées mêmes dans les réseaux sociaux de la part des journalistes», affirme le ministre. Interrogé sur les dettes de journaux du secteur privé, M. Grine a indiqué que «la campagne, lancée en juin 2014, se poursuit de manière constante. Beaucoup d'argent a été récupéré». Il est «anormal que des patrons de journaux ne payent pas leurs dettes et investissent dans d'autres secteurs, notamment dans l'immobilier [...]. Certains journaux ne jouent pas le jeu. Nous n'acceptons aucune mollesse de la part de ceux qui sont chargés de récupérer les créances, mais quand il y a de la bonne foi, on peut accorder des échéanciers», ajoutera-t-il. Evoquant la situation socioprofessionnelle des journalistes exerçant dans le secteur privé, le ministre appellera les responsables concernés à «payer leurs journalistes, en fonction de leurs talents, des risques et de la noblesse de ce métier», estimant que les salaires des journalistes dans certains médias du secteur privé relèvent du «néo-esclavagisme». Mais, précisera-t-il, ce dossier relève du ministère du Travail. Concernant le projet de professionnalisation de la presse nationale, M. Grine dira que «le début de l'année 2016 verra la concrétisation de plusieurs acquis». 2016 sera, selon le ministre, l'année de la création et de la mise en place de plusieurs instances appelées à contribuer à la modernisation et à la professionnalisation de la presse nationale, dont l'élection du Conseil de la déontologie de la presse, de l'Autorité de régulation de la presse écrite ainsi que de la commission chargée de délivrer la carte du journaliste professionnel. Outre les efforts à consentir dans la formation des journalistes et les métiers de la presse en général, l'année 2016 sera marquée, a souligné M. Grine, par «la promulgation de plusieurs textes visant le renforcement de la presse nationale par des mécanismes de professionnalisation et de modernisation à l'instar du champ audiovisuel». Par ailleurs, évoquant la coopération avec des partenaires étrangers spécialisés dans le domaine de la presse, le ministre a annoncé, l'organisation, le 15 décembre, d'une session de formation destinée aux journalistes professionnels, animée par le secrétaire général de l'Union des journalistes européens, Eric Maurice. M. Grine a souligné, dans ce contexte, la volonté des pouvoirs publics à développer le secteur de la presse nationale et à le hisser à un niveau supérieur. A ce titre, le ministre a exhorté les journalistes à respecter l'éthique et à faire preuve de conscience professionnelle dans le traitement des différentes questions et à préserver et défendre les valeurs de la République. R. C./APS