Après plusieurs reports, dictés par des considérations techniques, le crédit à la consommation sera enfin lancé au début de l'année prochaine. C'est du moins ce qu'a annoncé jeudi dernier le ministère de l'Industrie et des Mines dans un communiqué au terme d'une réunion qui l'a regroupée avec le département du Commerce et de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta). Cette réunion a permis aux participants de se concerter sur les modalités et les produits éligibles à ces crédits. Notons que les critères d'éligibilité ont été déjà déterminés et fixés par le décret exécutif 15-114 du 12 mai 2015 relatif aux conditions et aux modalités d'offres en matière de crédit à la consommation. Selon le communiqué du ministère de l'Industrie, repris par l'APS, la réunion de jeudi dernier a permis de «fixer le mode opératoire permettant de définir les produits éligibles au crédit à la consommation» sans fournir plus de détails sur ce point. Le ministre précise aussi que «la finalisation et le lancement du processus de relance de ce crédit interviendront au cours de la semaine prochaine». Il convient de rappeler que le retour du crédit à la consommation avait été décidé par la Tripartite de février 2014 après un gel qui aura duré plus de 5 ans, décidé dans le sillage de la crise financière de 2009. Mais, contrairement à l'ancienne formule qui concerne tous les produits, y compris ceux importés, le gouvernement a décidé de les limiter aux biens fabriqués par des entreprises exerçant une activité de production sur le territoire national et qui produisent ou assemblent des biens destinés à la vente aux particuliers. Quant aux modalités d'octroi de ces crédits, le décret exécutif 15-114 du 12 mai 2015 précise que l'octroi du crédit à la consommation est réservé exclusivement aux nationaux résidents. Le montant mensuel global de remboursement du crédit contracté par l'emprunteur ne peut, en aucun cas, dépasser 30% de ses revenus mensuels nets régulièrement perçus. La durée de ce crédit est supérieure à trois mois, mais ne doit pas excéder les cinq années. Le texte stipule aussi que les banques vont mettre en place des instruments leur permettant de vérifier si l'emprunteur dispose suffisamment des capacités de remboursement du crédit demandé. Dans ce cadre, à rappeler que parmi les facteurs ayant retardés le lancement de cette formule, la mise en place d'une centrale des risques par la Banque d'Algérie. Cette centrale n'a été opérationnelle qu'en septembre dernier permettant au système bancaire de disposer d'un outil d'aide à la gestion des risques de crédits par les banques de la place. Le taux d'intégration reste aussi l'autre élément dont la définition demeure difficile dans la mesure où de nombreux produits fabriqués localement et demandés par le consommateur, restent faiblement intégrés. D'ailleurs, le communiqué du ministère de la l'Industrie n'a pas donné de détails sur cette question. L'on s'interroge ainsi sur la méthode qui sera privilégiée par les pouvoirs publics dans la définition des produits éligibles aux crédits à la consommation. Il va sans dire que le retour de ces crédits qui revêtent un caractère crucial pour certaines entreprises nationales, a été à maintes reprises reporté pour différentes considérations dont l'absence de la centrale des risques. Cet instrument qui permettra de booster la consommation des ménages et relancer la production locale est perçu toutefois par les pouvoirs publics comme étant un facteur pouvant accentuer le phénomène du surendettement des citoyens. Une justification avancée pour expliquer les retards successifs qui ont marqué son lancement. S. B.