La Maison de culture de Tamanrasset abrite depuis lundi passé, la deuxième édition du Salon national de la calligraphie, dédiée cette année à la thématique mettant en exergue les liens entre la calligraphie et l'architecture. Cette relation étroite traduisant l'influence des différents genres de calligraphie sur l'architecture algérienne apparaît à travers une cinquantaine d'œuvres exposées par seize calligraphes et artistes représentant huit wilayas du pays, en l'occurrence les villes de Djelfa, Chlef, Adrar, Biskra, Béjaïa, Jijel, Tiaret et Tamanrasset. Le directeur de la Maison de la culture de Tamanrasset, Heniya Ahmed, a déclaré à l'APS que ce rendez-vous culturel national revêt une «importance particulière se traduisant par la préservation du patrimoine culturel, dans tous ses genres» ajoutant que «cela contribue aussi à la valorisation de la beauté et la finesse artistique de la calligraphie arabe et amazighe, Tifinagh notamment, en tant que traits du cachet architectural national», rapporte l'APS. Cette deuxième édition rend également hommage à titre posthume, à Abdelhamid Laâroussi, président de l'Union nationale des arts culturels, décédé l'année passée, ainsi qu'à Hamza Mohamed pour ses efforts dans la préservation et l'enseignement de la calligraphe en tifinagh. En marge de l'exposition enrichissante de cette 2e édition, les organisateurs ont également initié une série de conférences et de rencontres-débats ouverts aux professionnels et au grand public afin de mettre en exergue les différentes techniques et spécificités de l'utilisation de la calligraphie dans l'architecture, avec pour ambition de joindre l'utile à la beauté du style pour pérenniser la valeur esthétique et ancrer l'identité. C'est dans ce cadre que le chercheur et spécialiste Hamza Boukhedda de la wilaya de Tiaret a, dans sa communication intitulée «Murmures des minarets», mis en relief l'importance du minaret dans les lieux de culte, la mosquée en tant que noyau central régulant la vie spirituelle dans la société, ainsi que des traits esthétiques, dont l'enluminure et l'art calligraphique en tant qu'éléments identitaires. A cet effet, il a souligné que «l'introduction de la calligraphie locale dans l'architecture islamique a été adoptée durant les conquêtes islamiques, pour préserver la conception des mosquées, véhiculer et propager, de manière pacifique, tolérante et progressive, les valeurs et préceptes de l'Islam», rapporte l'APS. Pour sa part, Hamza Mohamed, enseignant de langue amazighe à Tamanrasset et calligraphe en tifinagh, a affirmé que l'harmonisation de la calligraphie et de l'architecture «revêt une importance dans la promotion de la culture et la préservation de l'identité nationale par l'attachement aux us et traditions ancestrales à l'ère de la mondialisation menaçant diverses cultures». Quant au calligraphe Brika Mohamed de la wilaya d'Adrar, il a dans son exposé sur «Les divers genres de la calligraphie arabe», mis en exergue la nécessité de la protection de cet authentique mode de transcription arabe et de la culture arabe, à travers la valorisation des différentes formes de calligraphie, utilisées notamment dans l'architecture. S. B./APS