Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) a entamé, hier, une grève de trois jours à laquelle a été appelé l'ensemble des universités du pays, pour réclamer la prise en charge par la tutelle des problèmes et revendications des enseignants. Contacté, hier, par nos soins, le secrétaire général du Cnes, Abdelmalek Rahmani, a tenu à rappeler les conditions lamentables que vivent les universités et les enseignants. Face à cet état de fait, M. Rahmani explique que «le Cnes a opté pour la grève après avoir épuisé toutes les voies de dialogue et de règlement à l'amiable des problèmes du secteur qui traînent depuis des années». Notre interlocuteur affirme avoir reçu, hier, une invitation au dialogue de la part du ministère de l'Enseignement supérieur. «J'espère que les véritables questions concernant les problèmes du secteur seront posées par les responsables», souhaite-t-il. «Nous voulons des actes et non pas des discours soyeux et triomphalistes du ministre de tutelle», a-t-il ajouté, évoquant la dégradation des conditions socioprofessionnelles dans lesquelles se trouvent les enseignants universitaires. «Notre action est perçue par les enseignants comme une sonnette d'alarme à l'adresse de leurs responsables», a affirmé le SG du Cnes, qui a dénoncé «le mutisme de la tutelle à l'égard des revendications des enseignants, maintes fois réitérées, mais jamais concrétisées». Pour la suite du mouvement de protestation, le syndicat annonce la tenue d'une réunion de son conseil national le 8 janvier prochain, à l'issue de laquelle sera connue la suite à donner à l'action de protestation déclenchée. Il sera aussi question de connaître la position du Cnes quant à la conférence sur le LMD, sachant qu'il n'a pour le moment fait aucune proposition dans ce sens. Pour ce qui est des revendications, le Cnes exige de la tutelle «la revalorisation du salaire de base et du régime indemnitaire, la prise en compte de l'expérience professionnelle sur le plan pédagogique dans l'évolution de la carrière des enseignants et la généralisation de la prime dite de zone à toutes les universités». Le syndicat appelle également à «l'annulation de l'habilitation universitaire» pour les détenteurs d'un doctorat ès sciences et «le maintien des mêmes conditions d'accès que les détenteurs d'un doctorat d'Etat pour le passage au grade de professeur». Le Cnes revendique, également, «l'accélération des projets de logements de fonction qui connaissent des retards que rien ne peut justifier et l'inscription de nouveaux projets au profit des universités». A travers ce mouvement de protestation, le Cnes appelle surtout à l'ouverture d'un dialogue «sérieux et responsable au double plan local et national pour la prise en charge intelligente et efficiente des problèmes et revendications des enseignants conformément à la plateforme de revendications formulée par les instances locales et nationales du Cnes». F. O.