Les déclarations de la Secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, qui n'a cessé de soutenir mordicus que la cohésion de formation politique qu'elle dirige est intacte et que rien ne peut l'entamer, viennent d'être démenties. Une cascade de communiqués est tombée, hier, sur le fax de la rédaction du journal, provenant des bureaux du PT de wilayas annonçant leur soutien au mouvement de redressement du parti. Des élus PT de Sidi Bel Abbès, Aïn Témouchent, Souk Ahras, Jijel, Alger et Annaba, qui est le fief de Mme Hanoune, ont signé ces communiqués, accompagnés de pétitions portant nom, prénom et numéro de la carte d'adhérant, dans lesquels ils expriment leur soutien à Salim Labatcha, le député et membre du Bureau politique du PT qui avait annoncé, en décembre dernier, la création d'un mouvement de sauvegarde de son parti transformé en «propriété privée» et où la situation interne est détériorée. L'opposant à Mme Hanoune et à sa gestion du parti avait affirmé alors que beaucoup de militants du parti dont des députés, des dirigeants dans les wilayas et des élus locaux adhèrent à sa démarche. Mais il s'était refusé de donner les noms de ses camarades. Evidemment, Mme Hanoune tirera à boulets rouges sur M. Labatcha qu'elle qualifiera de «traître» et de «mercenaire» à la solde des clans maffieux qui veulent détruire le parti. Aujourd'hui, ils sont près d'une centaine de membres du parti, élus et responsables, qui rejoignent M. Labatcha. Peut-on traiter tous ces militants de traîtres ? Rappelons que ce sont tous des élus, donc choisis par leurs concitoyens, et le PT a toujours soutenu que ses candidats sont choisis pour leur honnêteté, leur intégrité et leur fidélité aux principes du parti. Parmi les nombreux griefs ayant motivé la décision des opposants à la ligne Hanoune, on citera l'absence de consultation des militants pour des choix, décisions et positionnements du parti, l'appropriation du parti par un groupe uni par des intérêts personnels et familiaux, les dérives et les dépassements de la direction du parti, les déclarations de la Secrétaire générale, son engagement dans des polémiques stériles qui nuisent au parti, ainsi que ses attaques contre d'autres formations politiques et ses immixtions dans leurs affaires internes. En plus du retrait de confiance à la direction du PT, les signataires annoncent leur adhésion au mouvement de sauvegarde du parti sous la direction de Salim Labatcha, qui est désigné comme son coordinateur général. Rappelons que pour M. Labatcha «la question principale est la démocratie au sein du parti. Le Bureau politique et le Comité central ne sont pas consultés [...]. Au sein du parti, il y a la secrétaire générale et un cercle restreint constitué d'un groupe et en dehors de ce groupe, il n'y a aucune structure». La direction de Mme Hanoune et son cercle restreint agissent «à travers le parti au nom de tous», accuse-t-il. La réaction de Mme Hanoune ne risque pas de se faire attendre et elle s'efforcera certainement de circonscrire le mouvement, qui, de son côté, poursuivra assurément son action. Le bras de fer est engagé, et son issue est des plus incertaines. La seule certitude est que le parti n'en sortira pas renforcé. H. G.