Le Forum social mondial, qui s'est déroulé cette semaine à Belem, au cœur de l'Amazonie, a inauguré une nouvelle étape pour les altermondialistes qui, «aidés» par l'actuelle crise économique mondiale, tentent de relancer leur mobilisation anticapitaliste.En effet, les participants ont plaidé pour la création d'un organisme mondial chargé de réglementer le système financier et appelé à un contrôle plus rigoureux des banques. «Un consensus s'est dégagé sur la création d'un organisme mondial pour réglementer le système financier et sur un contrôle plus étroit des banques et des transactions financières», ont indiqué hier les participants, qui ont sans cesse crié à qui veut l'entendre que le libéralisme propagé par le Forum de Davos ainsi que l'«économie casino» «auraient des conséquences dramatiques». «Cela s'est confirmé, mais nous ne voulons pas seulement dire que nous avions raison. Nous voulons construire des forces sociales et politiques qui soient capables de construire des alternatives», argue-t-ils. Ouvert mercredi dernier, en présence des chefs d'Etat du Brésil, M. Luiz Inacio Lula da Silva, du Venezuela, M. Hugo Chavez, de la Bolivie, M. Evo Morales, de l'Equateur M. Rafael Correa, et du Paraguay, M. Fernando Lugo, le FSM, dont la création remonte en 2001 à Porto Alegre (sud), a été l'occasion pour les participants de mettre en place un projet de sortie de crise passant «par un nouveau modèle productif et de consommation écologiquement durable». Les organisateurs de ce forum ont également saisi l'occasion de la présence des cinq chefs d'Etat latino-américains, dont la majorité n'ont cessé de critiquer les économies dites libérales, à leur tête les Etats-Unis, pour laisser entendre que cette tribune se veut une alternative à la rencontre de Davos. «Ils [les chefs d'Etat présents, ndlr], ont choisi Belem et pas Davos», lancent-ils fièrement. «La crise nous a obligés à améliorer nos propositions. Nous avons monté un grand réseau contre la crise. Nous lancerons au cours de l'année des journées d'actions mondiales afin que les pauvres ne payent pas les pots cassés», ajoutent-ils. Mieux, les altermondialistes veulent, selon les agences de presse, organiser leur première grande mobilisation et mesurer leur force le 2 avril prochain à Londres, soit la date de la réunion du G20. Une réunion, pour rappel, des pays les plus industrialisés pour débattre, encore une fois, de la crise après celle de Washington en novembre dernier. Outre la crise, l'Amazonie, poumon de la terre, a également fait parler d'elle en abritant un tel forum, avec une participation record de 2 000 Indiens. «La destruction de la forêt qui représente, aux yeux des altermondialistes, tous les maux du capitalisme» était le moment fort des débats. S. B.