De notre correspondant à Constantine A. Lemili Hassan Milia, le président des Rouge et Blanc du Khroub ne dit pas cela pour éloigner, comme dirait l'autre, le mauvais sort d'une équipe qui semble tourner à merveille et envie bien d'autres, dont des ténors, sur sa régularité de métronome. Le premier responsable du club sait de quoi il parle et fait, en réalité, preuve de lucidité dans une compétition où, prendre deux fois trois points consécutivement, ou les laisser en rade peut faire de n'importe quel sociétaire de la division 1 de football un potentiel candidat au podium ou à la relégation, c'est selon. Il tiendra d'ailleurs à ajouter : «Un concours de circonstances, dont notamment une programmation totalement désarticulée où il peut arriver qu'un club joue une rencontre de la phase retour avant d'avoir honoré celle de la phase aller, fait que le classement actuel ne reflète aucunement la réalité de la situation. Nous pensons très sincèrement, et d'ailleurs en connaissance de cause, que tout peut s'inverser, pour peu que notre club ait à revenir à une stricte réalité.» Ce raisonnement s'applique toutefois à n'importe quelle autre équipe et ce n'est finalement qu'en bout de parcours, c'est-à-dire à l'orée d'une fin de saison, que tout se matérialisera. Ceci étant, les Khroubis ne désarment pas, estimant que si l'occasion fait le larron, il n'y a pas de raison à ne pas positiver cette conjoncture, pour le moins très favorable. Alors autant pour Haimoud, le driver adjoint qui, pour le moment, assure le pilotage du team, de mettre le maximum d'atouts psychologiques à son avantage et à celui des joueurs pour confirmer la courbe ascendante. Toutefois, l'aspect psychologique a son poids dans la formation khroubie mais également dans l'approche générale qu'en fait son président dans la gestion des affaires courantes, particulièrement la situation sociale de l'ensemble de l'effectif. A ce sujet, Milia soulignera : «Ce serait vous mentir que d'affirmer que tout va très bien dans le meilleur des mondes ; les joueurs ne sont pas régularisés et c'est par à-coups que nous solutionnons les problèmes. Toutefois, leur disponibilité et, surtout, leur propension à accepter la situation telle qu'elle se présente permet de gérer tous les rapports d'une manière très sereine. Bien évidemment, ils savent qu'ils possèdent un staff responsable, sincère et honnête et que de manière succincte, tous leurs droits sont préservés, sachant qu'en ce qui les concerne, ils font tout pour respecter leur devoir.» C'est donc par doses homéopathiques que le staff administratif gère la maison et surtout l'équilibre social au sein de l'effectif. Il le fait selon les moyens immédiatement disponibles et qui ont déjà consisté à emprunter de l'argent malgré l'endettement hérité de la gestion de la saison écoulée. C'est dans cet ordre d'idées que Milia évacue, d'un revers de la main, l'idée que la subvention de 2,5 milliards qui entrera dans les caisses du club incessamment ne fera finalement qu'aller à des créanciers en position d'attente. «Sinon comment expliquer que le club ait pu jusque-là fonctionner normalement en payant une partie des primes de signature, les salaires mensuels et les primes de match ?» dira-t-il. La formation des juniors, une relève non négligeable «A ce pactole déjà consommé et au double du double ou encore un peu plus auquel il faut penser pour boucler la saison rien que sur le plan salarial, il y a lieu d'ajouter une dette compilée de 3,5 milliards. Autrement dit, nous nous voyons nous acheminer vers une fin de saison qui tournera autour des 12 milliards», soulignera-t-il encore. S'agissant des performances réalisées avec une équipe juste moyenne, il estime que la solidité de l'équipe vient surtout d'une cohésion totale sur tous les plans. Le club fait également de la formation et possède une relève venant des juniors, loin d'être négligeable, en somme une des satisfactions de la saison. Comme peut en témoigner l'éclosion du jeune latéral droit, Menzri en l'occurrence, promu international espoir et au sujet duquel le président dit avoir faire un cas de conscience. «C'est un joueur rétribué mensuellement qui a joué pratiquement toute la phase aller en donnant le meilleur de lui-même et surtout en prouvant sur le terrain qu'il est l'un des meilleurs à son poste, pour preuve sa sélection en EN espoirs. Or, je le dis très franchement, le club possède des joueurs très chèrement acquis et qui n'ont justifié l'investissement et parfois n'ont pas joué le quart de la phase aller pour diverses raisons.» L'autre situation évoquée par le président est le repos prolongé imposé à son équipe, notamment avec le report de la journée du 5 février prochain. «Il n'est pas même pas à écarter que nous rencontrions l'Entente de Sétif, notre prochain adversaire, vers le 19 du même mois. Ce qui nous fait tout de même une trêve forcée pénalisante.» Quant à la question de l'entraîneur, Milia reste évasif et n'a pas pu expliquer son absence (la première) au moment où nous nous sommes entretenus avec lui.